Lille : Bataille de chiffres sur la participation aux partiels entre l'université de droit et les étudiants grévistes
ENSEIGNEMENT•En plein mouvement de protestation contre la loi ORE, les étudiants lillois sont entrés en période de partiels...Mikaël Libert
L'essentiel
- La fac de droit de Lille est au centre du mouvement lillois contre la loi ORE.
- L’université affirme que la présence aux examens est normale.
- Les grévistes évoquent un large boycott des épreuves.
Le campus de droit de l’université de Lille est à la pointe du mouvement de contestation lillois contre la réforme de l’enseignement supérieur. Mais cela fait aussi quelques jours que les étudiants sont entrés dans une période d’examens.
Malgré les tensions, les boycotts des partiels et la présence policière, la présidence de l’université affirme que les examens se déroulent comme prévu.
Ambiance tendue entre étudiants
Depuis le début du mouvement de contestation de la loi ORE, que ses détracteurs accusent notamment de favoriser la sélection à l’entrée des universités, le campus de droit, situé dans le quartier Moulins, à Lille, a vécu pas mal d'agitation. Entre assemblées générales, brèves occupations d’amphis, blocage temporaire et autres rassemblements, l’ambiance est tendue entre les protestataires et les autres.
Lors d’une assemblée générale, une motion d’annulation des examens avait même été votée par les 300 étudiants présents, sur un peu moins de 9.000 inscrits. Sauf que l’administration ne l’entendait pas de cette oreille. Et, pour que les partiels puissent se dérouler, les forces de l’ordre avaient été appelées en renfort, lundi, afin de ne laisser entrer dans sur le campus de Moulins que les étudiants convoqués aux examens.
« Des tensions regrettables [ont] nécessité un aménagement et une sécurisation de l’accès au bâtiment », a reconnu l’université dans un communiqué, ajoutant que « la grande majorité des étudiants et personnels […] souhaite la bonne tenue des examens ».
Taux de présence vs boycott
Et pour prouver l’efficacité de sa méthode, l’université assure que « le taux de présence aux examens est conforme à celui habituellement constaté ». Un taux valable pour l’ensemble des cinq campus.
« Le taux de présence ne reflète pas la mobilisation. Les étudiants émargent effectivement aux examens mais ceux qui boycottent inscrivent le mot ''grève'' sur leur copie et quittent la salle avant la fin de l’épreuve », conteste Nicolas, étudiant en droit et militant chez les Jeunes insoumis.
Selon des chiffres présentés sur la page Facebook « Lille insurgée », ce sont entre 50 et 60 % des étudiants en sciences politiques qui ont ainsi boycotté les examens. « Sur l’épreuve de L1 de Science politique, mardi, 90 % des étudiants sont partis au bout d’une heure », affirme Nicolas. Des chiffres que l'université se refuse à détailler de son côté.