ENSEIGNEMENTA Lille, le mouvement se durcit à l’université de Droit contre la loi «ORE»

Lille: Le mouvement se durcit à l'université de Droit contre la loi «ORE»

ENSEIGNEMENTPlusieurs centaines d’étudiants ont notamment voté le « blocage illimité » de la faculté…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • A Lille, des étudiants contre la loi ORE demandent l’annulation des examens.
  • La Conférence des présidents d’universités est contre ce principe.
  • Le blocage de la fac de droit à partir de jeudi a été voté en AG.

On entre dans le dur. A Lille, comme dans d’autres universités de France, la grogne des étudiants prend de l’ampleur contre la loi Orientation et réussite des étudiants, dite loi ORE. Lors de la dernière assemblée générale (AG), mardi soir, à l’UFR de Droit et de sciences politiques, les participants ont notamment voté un « blocage illimité » de l’établissement dès jeudi.

A l’issue de la manifestation de mardi après-midi, environ 300 étudiants ont rejoint la fac de droit située dans le quartier de Moulins, à Lille. Les motifs de la grogne sont toujours les mêmes, à savoir, la plateforme Parcourssup et le Plan étudiants, que les contestataires accusent de favoriser la sélection à l’entrée de l’université.

Annulation des examens et note minimale

Cependant, la mobilisation naissante n’est pas forcément compatible avec cette période de partiels. C’est pour cette raison que les personnes présentes à l’AG ont voté une motion d’annulation des examens. « Nous demandons l’annulation des partiels terminaux et que des notes minimales soient attribuées aux étudiants pour qu’ils ne soient pas pénalisés », assure Nicolas, militant chez les Jeunes Insoumis.

Pour lui, une motion votée par 300 étudiants pour une université qui en compte près de 9.000 n’est pas un problème : « Les AG sont ouvertes à tous et chacun est libre de participer et de voter », précise Nicolas.

L’un des arguments pour demander l’annulation des partiels est fondé sur le mouvement des cheminots : « Beaucoup d’étudiants ne pourront pas se déplacer en raison de la grève […] ces conditions ne sont pas propices à la tenue des examens », peut-on lire dans un communiqué publié à l’issue de l’AG de mardi.

« La grève à la SNCF est un faux problème »

« Ce n’est pas envisageable qu’une minorité décide d’annuler les examens, s’emporte Clémentine, référente des Jeunes avec Macron. La grève à la SNCF est un faux problème car les étudiants sont au courant et peuvent s’organiser. »

L’université de Lille n’a pas souhaité s’exprimer sur cette motion. En revanche, Gilles Roussel, le président de la Conférence des présidents d’universités, a déclaré à 20 Minutes qu’il était « opposé à ce principe ».

Par ailleurs, outre l’annulation des examens, les étudiants participant à l’AG ont décrété un « blocage illimité du campus de Lille Moulins » dès jeudi matin.