SOCIETELe constat alarmant du mal logement dans les Hauts-de-France

Hauts-de-France: Le constat alarmant du mal logement dans la région

SOCIETELa Fondation Abbé Pierre souhaite sensibiliser l’opinion publique sur le mal logement, notamment dans les Hauts-de-France…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • La Fondation Abbé Pierre va rendre son rapport sur l’état du mal-logement.
  • La précarité énergétique touche un habitant des Hauts-de-France sur cinq.
  • En cause, le climat et l’ancienneté du parc de logements privés.

Le mal logement n’est pas une fatalité. Dans son rapport annuel sur l’état du mal-logement en France, à paraître vendredi, la Fondation Abbé Pierre livre des chiffres alarmants. Le focus sur la région des Hauts-de-France n’est guère plus réjouissant. Pour autant, la directrice régionale de la Fondation, Stéphanie Lamarche, refuse tout défaitisme.

Selon l’Insee, en 2014, plus de 18 % de la population régionale « est en situation de pauvreté ». Ce sont ces mêmes personnes qui pâtissent en premier du mal logement : « On estime qu’un habitant sur cinq est en situation de précarité énergétique dans la région, assure Stéphanie Lamarche. Cela induit deux options. Soit les personnes se privent de chauffage par manque de moyens, soit elles s’endettent en chauffant leur logement ».

On s’endette pour se chauffer

En effet, en 2016, 45 % des dossiers de surendettement sont liés à un impayé d’énergie selon l’Insee. « Pour les personnes qui ne chauffent pas, c’est leur santé qui en paye le prix. Et leurs logements se dégradent davantage, notamment à cause de l’humidité », poursuit la directrice régionale, ajoutant que la précarité énergétique « isole socialement parce que les personnes ont honte ».

L’Insee explique le taux important de précarité énergétique dans la région par deux facteurs. Le climat d’abord, qui « nécessite une consommation de chauffage importante ». Mais aussi par le fait que 55 % des résidences principales sont anciennes et énergivores.

Les aides ne suffisent pas toujours

Pour tenter de remédier à cela, la région va lancer une aide pour la réhabilitation des logements. « C’est une bonne initiative. Toutes aides cumulées, on peut arriver à 80 % du budget travaux. Mais certains propriétaires très précaires ne peuvent même pas financer le reliquat », regrette Stéphanie Lamarche.

Si la Fondation Abbé Pierre note des progrès, on reste néanmoins loin du compte. Parce qu’il faut « une mobilisation de tous les acteurs pour la réhabilitation des logements indignes », la Fondation inaugure vendredi, à Roubaix, l’exposition Habitarium, pour sensibiliser l’opinion publique aux réalités du mal logement.