Hauts-de-France: Une stratégie régionale pour inciter au covoiturage
MOBILITE•La région veut remplir davantage les voitures pour désengorger les routes autour des bassins d’emplois…Mikaël Libert
L'essentiel
- Un seul site à l’échelle régionale pour rassembler les offres de covoiturage.
- Entre particuliers mais aussi entre salariés d’une même entreprise.
- Des pistes davantage incitatives sont à l’étude.
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Le Syndicat mixte intermodal régional de transports (SMIRT) met un coup d’accélérateur à sa politique de développement du covoiturage. Une plateforme Web a ainsi été lancée visant à rassembler, à terme, toutes les offres de covoiturage à l’échelle de la région.
Déjà, le SMIRT a décidé de changer de nom pour la simple et bonne raison que l’acronyme ne parlait à personne ou presque. Il faudra dire désormais « Hauts-de-France mobilités ». Ses missions, elles, ne changent pas : il s’agit toujours, grosso modo, de coordonner les services informations et tarifications sur les problématiques de mobilité de ses adhérents qui sont des intercommunalités.
Cibler les trajets domicile-travail
Ce lundi, c’est de covoiturage qu’il était question, avec la présentation de la plateforme PassPass covoiturage. « C’est un site internet régional public sur lequel les particuliers sont invités à déposer leurs offres de covoiturages », explique Eric Quiquet, directeur de l’ex-Smirt. La plateforme permet aussi de créer des communautés : « c’est une fonctionnalité dédiée aux employeurs, poursuit Eric Quiquet. Elle permet aux salariés d’une même entreprise de partager leurs trajets pour se rendre au travail ».
aCar c’est essentiellement sur les trajets domicile-travail que la plateforme PassPass covoiturage se positionne : « Notre cœur de cible, ce sont les trajets courte et moyenne distance. C’est en cela que nous nous démarquons des start-up qui proposent des trajets en covoiturage sur de la longue distance », assure Franck Dhersin, vice-président en charge des transports à la région Hauts-de-France. « Le taux d’occupation des véhicules dans la métropole lilloise est de 1,1. Nous souhaitons le faire monter rapidement à 1,5 », déclare-t-il.
Mise en relation
Ce « nouveau » site Internet (il est déjà en ligne depuis 9 mois) n’est cependant qu’une plateforme de mise en relation. « Nous avons voulu homogénéiser ce qui existait déjà dans certaines intercommunalités, pour que les gens ne soient pas perdus », poursuit Franck Dhersin. Il n’est pas non plus question de payer en ligne : « Il y a un tarif de huit centimes au kilomètre qui est donné à titre indicatif, mais les conducteurs sont libres de fixer leur propre prix et le règlement se fait de la main à la main », précise-t-il.
Outre la simplification de la démarche, il n’y a pas encore de mesure vraiment incitative, notamment à propos des voies réservées au covoiturage : « On travaille là-dessus, particulièrement pour l’A25 », assure Eric Quiquet. « S’il y a des mesures en ce sens dans la future loi d'orientation des mobilités, on sautera dessus », renchérit Franck Dhersin. Mais s’il n’y a rien, ce sera une autre histoire.