INNOVATIONPourquoi une start-up nordiste prometteuse souhaite s’exiler aux USA

Nord: Pourquoi une start-up prometteuse souhaite s'exiler aux Etats-Unis

INNOVATIONLassés de courir après des financements inaccessibles, trois Nordistes se sont tournés vers un incubateur californien…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Ils ont inventé une compacteuse pour faire des bûches en papier usagé.
  • La machine permettrait aux particuliers de se chauffer à moindre coût.
  • Faute de financeurs en France, la start-up compte s’exiler aux Etats-Unis.

Un cas d’école de fuite des cerveaux. Trois jeunes Nordistes ont créé la start-up My paper log pour développer une machine qui, en gros, doit permettre aux particuliers de se chauffer à moindre coût. Après une vaine course de deux ans pour trouver des financements, les entrepreneurs sont découragés par l’immobilisme français. Ils visent désormais les Etats-Unis qui, eux, « ont tout compris ».

« Notre projet, c’est de fabriquer une petite machine pour les particuliers qui transforme en bûches de chauffage les cartons et papiers destinés au recyclage », explique Thomas Gourdin, co-fondateur de My paper Log avec Clément Houzé et Guillaume Grenoilleau. Selon lui, la seule chose qui existe à cette échelle est un modèle de presse manuelle peu pratique.

Pour les poêles à bois et les cheminées

« La machine comme nous l’imaginons sera assez compacte et dessinée pour s’intégrer dans une cuisine. Nous avons estimé son prix de vente à 900 euros », poursuit le Tourquennois. Les bûches de papier compressé pourront être utilisées dans tous les appareils de type poêle à bois ou même cheminée.

Mais à ce jour, le projet est au ralenti : « Il nous faudrait 60.000 euros pour finaliser un prototype et seule la région nous a subventionnés à hauteur de 15.000 euros », regrette Thomas. « Nous avons demandé à des fonds d’investissement, des accélérateurs, des industriels sans aucune réponse positive à ce jour », poursuit-il.

« Pour les projets industriels, tout le monde claque des genoux »

« Des fonds pour l’innovation, il y en a beaucoup quand il s’agit de développer une application pour smartphones. Pour les projets industriels, tout le monde claque des genoux. On nous dit que le projet est génial mais on ne nous accompagne pas. Le seul argument qu’on nous oppose est que nous ne faisons pas de multimédia », se désole Thomas Gourdin.

Par dépit, My paper log a envoyé un dossier de candidature pour intégrer l’incubateur californien Y Combinator : « Ils ont tout compris là-bas, 20 % des projets qu’ils financent sont du hardware », assure le co-fondateur. La réponse est attendue le 18 avril.

Un projet qui tient la route ?

Selon une étude du site Internet Quelleenergie.fr, le montant moyen de la facture de chauffages des Français s’élevait à 1.611 euros en 2016. Mais ce sont les personnes qui se chauffent au bois qui ont la facture la moins salée à 811 euros.

Avec un prix estimé à 900 euros, la machine de My paper log peut donc être rentabilisée en un peu plus d’un an en fonction de la quantité de bûches que l’on peut réaliser avec les emballages papier et carton que l’on produit.