Cybersécurité: Comment les forces de l'ordre luttent contre les défis idiots sur les réseaux sociaux
RESEAUX SOCIAUX•Policiers et gendarmes ne sont pas démunis malgré la viralité des challenges sur les réseaux…Mikaël Libert
Ils s’appellent « Blue Whale », « marave », « hot water » ou encore « jeu du piment ». Ces défis que se lancent les adolescents sur les réseaux sociaux inquiètent les parents et les autorités. Comment les forces de l’ordre appréhendent le phénomène ? Eléments de réponse avec des policiers et gendarmes présents au Forum international de la cybersécurité (FIC) à Lille.
Davantage un « emballement » qu’un phénomène
« Avec l’apparition du Blue whale, nous avons lancé une étude qui montre que l’on est davantage sur un emballement que sur un véritable phénomène en France », assure le colonel Nicolas Duvinage, chef du centre de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie. Le militaire précise que seulement deux enquêtes liées au Blue Whale ont été ouvertes.
Contre cela, policiers et gendarmes travaillent essentiellement sur signalements, notamment grâce à la plateforme Pharos. « Nous n’assurons pas de veille spécifique des réseaux sur ces problèmes », explique le gendarme. « Ce serait impossible », renchérit Valérie Maldonado sous directrice chargée de la lutte contre la cybercriminalité au ministère de l’intérieur.
« C’est un choix délicat de communiquer »
Comme ils ne peuvent pas tout voir, policiers et gendarmes misent sur la prévention : « Pharos permet de dégager des tendances. Nous diffusions des fiches aux commissariats pour attirer leur attention dessus ainsi que dans les médias », poursuit la sous-directrice. « C’est un choix délicat de communiquer, car le fait d’en parler peut amplifier le phénomène », glisse le colonel Duvinage.
Autres faits inquiétants pour les ados sur les réseaux : le cyber-harcèlement et les suicides en ligne. « Pour cela, en plus de Pharos, nous sommes en lien avec les modérateurs des forums. La procédure ''urgence vitale'' accélère les démarches auprès des fournisseurs d’accès permettant des interventions rapides », selon Mme Maldonado.
En première ligne, les réseaux n’étaient cependant pas présents au FIC : « Ils sont néanmoins sensibilisés et assez réactifs quand on les sollicite car c’est aussi pour eux une question d’image de marque », affirme la sous-directrice.