URBANISMELes maisons flamandes, une chance pour l'essor de la métropole de Lille

Lille: Les maisons flamandes, une chance pour le développement de la métropole

URBANISMESelon une étude parue dans www.revuesurmesure.fr, le passé industriel de la métropole lilloise lui offre l’atout d’être déjà densément peuplée…
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • L’urbanisation des métropoles françaises est un enjeu considérable car elle tire la croissance démographique du pays.
  • La périphérie de Lille est la plus densément peuplée de France.
  • La forme urbaine de la métropole lilloise est unique.

Lille va-t-elle rester un modèle de développement durable ? La métropolisation des grandes villes est un enjeu d’urbanisme préoccupant car depuis plusieurs décennies, les métropoles françaises tirent la croissance démographique du pays.

Sur le terrain de l’urbanisme, la métropole de Lille tire plutôt bien son épingle du jeu, selon une étude comparative des huit grandes métropoles françaises, publiée dans le magazine critique www.revuesurmesure.fr.

Eviter l’étalement urbain

« L’Etat prône la densification de ces centres métropolitains pour éviter l’étalement urbain nocif en matière de transport et d’utilisation des terres », explique Laurent Chalard, géographe et auteur de cette étude, avec l’urbaniste Maryne Buffat. Or, Lille et sa périphérie sont déjà très densément peuplées.

Selon l’étude, la périphérie de Lille arrive même en tête (1.064 hab./km²) des huit métropoles françaises, y compris Paris (600 hab./km²). « La périphérie représente la surface de l’aire urbaine où habitent les gens qui travaillent dans la métropole. Paris étant très attractif, sa zone s’étend jusque dans des espaces ruraux peu densément peuplés », précise Laurent Chalard.

Héritage industriel

Selon l’étude, cette forte densité est plutôt un atout pour la métropole lilloise qui profite de l’héritage industriel. « La maison individuelle y est presque deux fois plus répandue qu’en périphérie parisienne (66 % contre 37 %). Mais le modèle type du « carré » de bâtiments en bande – aligné, étroit au sol, ordonné – typique des Flandres et des cités ouvrières, très économe en espace, constitue ainsi une sorte d’exception française », peut-on lire dans l’enquête.

Bien loin des « marées pavillonnaires » des couronnes de Nantes (190 hab./km²), Bordeaux (170 hab./km²) ou Toulouse (160 hab./km²).

Peu d’immeubles collectifs

Les deux auteurs de l’étude s’intéressent également à la situation des centres-villes. Paris intra-muros est la ville centre la plus dense (21.066 personnes au km²), la seconde étant Lyon (10.583 pers./km²) et la troisième Lille (6.715 pers./km²).

Mais là aussi, Lille fait figure d’exception. « Les deux premières se composent de 95 % d’immeubles collectifs : Paris, en raison de l’urbanisme haussmannien et Lyon, de l’héritage d’un habitat ouvrier textile », note Laurent Chalard.

Le cas lillois est différent. « Le collectif n’y représente que 77 % du tissu de logements, car, singularité locale, il comprend pour un cinquième des maisons mitoyennes construites tout en hauteur, dans la pure tradition flamande », note l’étude. Reste que les nouvelles opérations type Euralille pourraient changer la donne en privilégiant systématiquement le collectif.