Lille: L’échec du plan de ruptures conventionnelles collectives chez Pimkie enchante Martine Aubry
SOCIAL•La maire de Lille a reçu, mercredi matin, les représentants syndicaux de Pimkie...Mikaël Libert
L'essentiel
- Les syndicats de Pimkie se sont opposé au plan de ruptures conventionnelles collectives.
- Les 208 suppressions de postes se feront sur la base d’un plan de départs volontaires.
- Martine Aubry dénonce des licenciements déguisés.
Martine Aubry, maire de Lille, a reçu, mercredi matin, les déléguées syndicales CGT et CFDT de Pimkie. L’ancienne ministre du travail s’est félicitée de l’échec du projet de ruptures conventionnelles collectives (RCC) présenté par la direction, mardi, et a fustigé la présidente de l’entreprise et la ministre du Travail.
Le « culot de Muriel Pénicaud »
« Je me félicite de l’unité syndicale qui a permis de rejeter ce plan, largement moins avantageux pour les salariés qu’un plan de sauvegarde de l’emploi », a dit Martine Aubry lors d’une conférence de presse, mardi matin, en mairie de Lille.
« J’ai été choquée par le culot de Muriel Pénicaud [ministre du Travail] quand elle a assuré que les RCC évitent le traumatisme du licenciement », a-t-elle poursuivi, assurant qu’il ne s’agissait « ni plus ni moins que de licenciements déguisés ». « On parle de volontariat, mais les salariés des magasins promis à la fermeture sont désignés de fait », dénonce-t-elle.
Grâce à l’unité des trois syndicats, CGT, FO et CFDT, le plan de RCC présenté par la direction de Pimkie lundi a été rejeté, mardi. « Le nombre de 208 suppressions de postes est maintenu par la direction, mais ce sera sur la base d’un plan de départs volontaires », a expliqué la déléguée syndicale CGT, Valérie Pringuez, qui évoque sur ce point « une demi-victoire ».
« Il y a un vrai problème de stratégie économique de Pimkie »
Sur la stratégie de l’entreprise Pimkie, qui appartient au groupe Mulliez, la maire de Lille est perplexe : « Il y a un vrai problème de stratégie économique de Pimkie, surtout à l’international », précisant qu’il n’était pas normal que Pimkie France, bénéficiaire, paye les pots cassés pour l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie qui sont dans le rouge.
« La présidente n’a même pas eu le courage de venir présenter elle-même ce plan aux salariés. Alors de qui se moque-t-on quand le gouvernement parle de renouveau du dialogue social et de la négociation grâce aux ruptures conventionnelles collectives ? », a encore ajouté Martine Aubry.
Les syndicats de Pimkie doivent signer, ce mercredi, un accord de méthode en vue d’entrer dans une phase de négociations sur le plan de départs volontaires. Une dizaine de réunions sont prévues entre le 23 janvier et le 21 février.