ECONOMIEPumpkin, la petite start-up lilloise qui voulait devenir une grosse banque

Lille : Pumpkin, la petite start-up qui voulait devenir une grosse banque

ECONOMIEL’application de paiement « entre potes » Pumpkin a connu un essor fulgurant…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Pumpkin est une appli qui permet d’échanger de l’argent entre particuliers.
  • Le nombre d’utilisateurs est doublé tous les six mois.
  • L’entreprise va devenir une néo banque en 2018.

Histoire d’une success story. En 2014, pour les besoins d’un projet de cours, trois étudiants lillois ont développé Pumpkin, une application de paiement entre particuliers. Alors que leur idée ne devait même pas dépasser le stade de projet, Constantin, Victor et Hugo se retrouvent à la tête d’une entreprise qui, trois ans après sa création, compte plus de 300.000 utilisateurs en France. Aujourd’hui, ils souhaitent transformer Pumpkin en « néo banque ».

Une viralité programmée

A la base, le but de Pumpkin, c’est de faciliter le remboursement du pote bien sympa qui a avancé les sous pour acheter les bières lors d’une soirée entre amis. « Les virements bancaires, c’est encore un peu compliqué et envoyer du cash peut prendre du temps, assure Constantin Wolfrom, l’un des trois cofondateurs. Là, il suffit d’avoir le numéro de portable de la personne. C’est aussi simple et c’est gratuit ». Enfin presque. Car il faut avoir au préalable téléchargé l’application, créé un compte et enregistré sa carte bancaire. Idem pour celui qui reçoit. « C’est une des clés de la viralité de notre application », se félicite le chef d’entreprise. Viralité qui se chiffre à 300.000 utilisateurs, dont 80 % sont réguliers.

La moyenne des paiements est de 25 euros, « mais certains paient leur loyer comme ça, ou chez des commerçants équipés », poursuit le cofondateur qui vise les deux millions d’utilisateurs en 2018. L’appli permet aussi de faire ses comptes.

Racheté par le Crédit Mutuel

Après deux levées de fonds, Pumpkin a été rachetée, en juillet 2017, par le Crédit Mutuel, « pour avoir plus de fonds tout de suite et se concentrer sur la croissance du produit tout en restant à la tête de l’entreprise ». Et cette croissance passe par une évolution en néo banque, à l’horizon mai 2018. Les utilisateurs pourront avoir un compte Pumpkin ainsi qu’une carte de paiement comme dans n’importe quelle autre banque.

L’entreprise souhaite aussi se développer en Europe mais le choix des pays n’est pas encore arrêté : « Beaucoup ont encore la culture du cash », estime Constantin. Pumpkin emploie 35 personnes et lance le recrutement d’une quinzaine d’autres. Dix millions d’euros sont échangés tous les mois via cette application.