L’hypothèse d’un contrôle qui fait polémique. Vendredi dernier, un groupe de quatre jeunes hommes qui circulait le long des voies de chemin de fer a été percuté par un train. L’accident a coûté la vie à deux d’entre eux. Si le procureur réfute l’hypothèse que les victimes fuyaient la police, l’un des rescapés, lui, affirme le contraire.

Vendredi soir, quatre jeunes âgés de 17 à 20 ans ont été percutés par un TER alors qu’ils longeaient les voies dans un secteur sans lumière du côté du quartier Saint-Maurice-Pellevoisin, à Lille. L’un des jeunes était mort le lendemain et un second a succombé à ses blessures, dimanche. Un troisième est toujours hospitalisé et le dernier est rentré chez lui dès le lendemain du drame.

La rumeur d’un contrôle a mis le feu aux poudres

Assez vite, une rumeur a circulé sur l’hypothèse que les jeunes se trouvaient sur les voies ferrées après avoir fui un contrôle de police. Rumeur qui a mis le feu aux poudres, samedi soir, dans le quartier de Fives, près du lieu du drame. Une vingtaine de jeunes avait alors incendié quelques voitures et poubelles.

Lundi après midi, le procureur de la République de Lille avait tenté de désamorcer la situation en affirmant que « cette rumeur, qui ne correspond pas aux éléments relevés verbalement lors de la première intervention des secours auprès des victimes conscientes, ne fournit aucune circonstance précise permettant de la vérifier ».

« Ils ont vu des policiers venir avec des matraques »

Cependant, lors d’un rassemblement organisé lundi soir en hommage aux deux victimes, l’hypothèse d’un contrôle de police a refait surface. Interrogée par l’AFP, Angélique Behdad, l’organisatrice du rassemblement, a affirmé qu’il « y a beaucoup de contrôles de police » dans le quartier.

Elle a par ailleurs rapporté le témoignage de l’un des jeunes blessés en ces termes : « Ils ont vu des policiers venir avec des matraques, ils ont pris peur, ont couru, sauté par-dessus un mur, et n’ont pas vu le train qui arrivait ». Le parquet de Lille précise néanmoins que « des vérifications ont été faites, et se poursuivent encore actuellement ».