Lille: Des commerçants mutualisent la collecte de leurs déchets
PROPRETÉ•Outre la réduction des coûts, cela va aussi permettre de valoriser les déchets organiques…Mikaël Libert
L'essentiel
- Une seule société de ramassage pour tous les commerçants de la rue.
- Les coûts sont réduits et les déchets organiques seront valorisés.
- La mairie de Lille veut généraliser cette organisation « au plus vite ».
L’union fait la force. Rassemblés sous le nom « Hourra Gand », les commerçants de la rue de Gand, dans le quartier du Vieux-Lille, se sont organisés pour mutualiser la collecte privée de leurs déchets. Une initiative scrutée de près par de nombreux autres professionnels concernés par cette problématique.
Des coûts divisés par trois
Avant tout, il faut savoir qu’au-delà d’un volume de 1500 litres par semaine, les commerçants sont obligés de faire appel au privé pour ramasser leurs déchets. Une contrainte qui force les professionnels à travailler avec diverses sociétés pour un coût non négligeable et, avec le passage des camions poubelles, qui a aussi un impact sur l’environnement et la circulation.
« Lorsqu’on a eu l’idée de s’organiser pour faire appel à la même société, on s’est rendu compte que le coût pour chaque commerçant était divisé par trois », explique Sébastien Defrance de l’union commerciale Hourra Gand et gérant du restaurant Clair de lune.
Cette union commerciale a même décidé d’aller plus loin : « Nous allons trier les déchets organiques pour qu’ils puissent être ramassés à part », poursuit Sébastien Defrance. « Grâce à un camion à double compartiment, ces biodéchets seront valorisés pour fabriquer du méthane », assure Jean-Marc Thomas d’Esterra, société qui a remporté le contrat auprès des commerçants de la rue de Gand.
« Nous souhaitons que ce système de collecte mutualisée se généralise »
« Sans cette organisation, nous nous sommes rendu compte que, finalement, il y avait tout le temps des déchets dans les rues, affirme Romuald Catoire, président de la fédération lilloise du commerce. Alors que c’est quand même notre intérêt que les rues soient propres », reconnaît-il.
La propreté des rues est, justement, un dossier qui coûte cher à la ville : « Treize millions d’euros par an, dont neuf pour les incivilités », lâche Martine Aubry, maire PS de Lille. « Nous souhaitons que ce système de collecte mutualisée se généralise au plus vite. Ce changement d’organisation va aller de paire avec un durcissement des sanctions » contre les dépôts anarchiques a-t-elle déclaré.
Déjà, d’autres unions de commerçants ont l’œil rivé sur cette initiative de leurs collègues du Vieux-Lille : « La rue de la monnaie est intéressée mais attend de voir. Il y a aussi la rue des Postes ainsi que d’autres quartiers », selon Sébastien Duhem, adjoint à la Propreté à Lille.
Toujours sur la question du ramassage des ordures, la maire de Lille annonce être bientôt en mesure de régler le problème des jours et des heures de la collecte ordinaire : « Nous avons trouvé une solution avec Esterra en nous basant sur des demandes des commerçants. Nous allons adapter les passages des camions en fonction des rues si elles sont principalement commerçantes ou à vocation d’habitation. »