Pas-de-Calais: Engie renonce à implanter des éoliennes sur un site de la Première Guerre mondiale
POLEMIQUE•La société Engie a fini par abandonner son projet d’éoliennes sur un ancien champ de bataille australien, près d'Arras, où gisent encore environ 3.000 morts…Gilles Durand
L'essentiel
- Six éoliennes devaient voir le jour sur un ancien champ de bataille australien de la Première Guerre mondiale, près d’Arras.
- Face à l’émotion suscitée en Australie, la société Engie abandonne son projet.
- Le gouvernement australien, qui était pourtant au courant du projet depuis longtemps selon Engie, se félicite de cette décision.
La mobilisation citoyenne en Australie a fini par payer. Le groupe Engie a renoncé à un projet d’éoliennes sur un champ de bataille de la Première Guerre mondiale où des milliers d’Australiens avaient péri en 1917, a annoncé la société, mardi matin. En septembre, 20 Minutes avait révélé cette affaire.
Dans son communiqué envoyé en Australie, Engie se découvre soudain « respectueux de la mémoire des soldats australiens qui ont fait le sacrifice de leur vie sur le sol français pendant la Première Guerre mondiale ».
Une vive émotion
En effet, ce projet d’implanter six éoliennes sur le champ de bataille entre Bullecourt et Riencourt, près d’Arras, dans la Pas-de-Calais, avait suscité une vive émotion en Australie, à la suite d’un reportage diffusé en Australie sur la chaîne Skynews.
Environ 10.000 soldats australiens y avaient été tués ou blessés au printemps 1917. Aujourd’hui encore, des Australiens se rendent régulièrement sur le site pour rendre hommage à leurs morts.
Encore 3.000 corps sous terre
Face à l’indignation nationale, le gouvernement australien avait fini par demander des « clarifications » à la France au sujet de ce projet dont la mise en service était prévue en 2020.
« Le groupe Engie a entendu les inquiétudes des Australiens et il a montré de l’empathie en annulant ce projet », a déclaré, dans un communiqué, le ministre australien des Anciens combattants, Dan Tehan. Il était temps car lorsque 20 Minutes avait évoqué la présence d’environ 3.000 corps encore sous terre, Engie avait répondu qu’elle était en contact avec l’ambassade d’Australie pour la réalisation ce projet.
Par ailleurs, le gouvernement français était lui aussi au courant depuis trois ans de ce projet, mais personne n’avait jugé bon d’agir auparavant. Mieux vaut tard que jamais.