ENFANCEEt oui, les bébés aussi ont besoin qu’on leur lise des histoires !

Nord: Et oui, les bébés aussi ont besoin qu’on leur lise des histoires et qu’on leur parle !

ENFANCEUne association d’orthophonistes du Nord-Pas-de-Calais se rend une fois par an dans les maternités pour inciter les parents à développer le langage de leurs enfants grâce aux livres…
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • L’opération « Un bébé, un livre » s’inscrit dans une démarche de prévention contre les troubles du langage et l’illettrisme.
  • Une fois par an, en novembre, une association d’orthophonistes offre 500 livres pour bébé aux parents dans certaines maternités.
  • Les enfants qui n’ont aucun contact avec le livre dès leur plus jeune âge sont davantage en échec scolaire que les autres.

Il faut lire des livres et parler à son bébé. C’est le message que l’association d’orthophonistes du Nord-Pas-de-Calais, Parlons-en, tente de faire passer, une fois par an, le 3e jeudi de novembre.

Ainsi, lors de cette opération annuelle « Un bébé, un livre », 19 maternités ont reçu, ce jeudi matin, la visite d’orthophonistes chargés de distribuer 500 livres pour enfants aux mamans qui venaient d’accoucher

Echec scolaire

« On s’aperçoit que les enfants qui n’ont aucun contact avec le livre dès leur plus jeune âge sont davantage en échec scolaire que les autres », note Emeline Lesecq, orthophoniste et présidente de Parlons-en.

Clotilde, orthophoniste, lors de l'opération «un bébé, un livre», à la maternité de l'hôpital Provo de Roubaix.
Clotilde, orthophoniste, lors de l'opération «un bébé, un livre», à la maternité de l'hôpital Provo de Roubaix. - G. Durand / 20 Minutes

Un constat que partage Neïma, jeune maman de la maternité de l’hôpital Provo de Roubaix. « Mon deuxième a connu un retard de langage. On ne sait pas la cause exacte », raconte-t-elle aux deux orthophonistes venues lui offrir un livre en tissu pour son bébé.

« Il faut beaucoup parler à son bébé et le plonger dès la naissance dans un bain de langage. Il ne répondra pas avec des mots mais ils comprennent très vite et ça ancre plus facilement le mécanisme de la parole », souligne Clotilde, une des orthophonistes volontaires de cette opération. « Il vaut mieux le savoir avant », acquiesce Neïma.

Une évidence pour les professionnels

Car ce qui semble une évidence pour les professionnels de la petite enfance est loin d'être entré dans les mœurs chez toutes les familles. « Un papa était stupéfait que je lui dise qu’il devait parler à son bébé. Il n’imaginait même pas que c’était essentiel pour la construction du langage d’établir tout de suite une interaction », se souvient Clotilde.

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Aurélie vient d’avoir son troisième enfant. Pour cette auxiliaire de puériculture, le discours des orthos lui semble aujourd’hui une évidence. « J’ai vu la différence entre l’évolution de mon premier enfant et le deuxième avec qui je parlais davantage. Entre les deux, j’ai commencé à travailler en crèche et à apprendre certaines choses », avoue-t-elle.

Limiter les écrans

Le livre, c’est bien, mais l’absence d’écran, c’est mieux. Voilà l’autre message délivré par les professionnels. « Avant l’âge de 3 ans, il faut limiter tablettes, télévision ou téléphone portable car un bébé a besoin de réactions lorsqu'il expérimente quelque chose, or un écran, ça ne réagit pas », explique Clotilde.

Un conseil de plus en plus difficile à mettre en œuvre, à en croire les parents. « Hélas, mes deux plus grands ne savent plus jouer autrement qu’avec un écran, regrette Neïma. On va essayer de faire différemment avec le dernier. »