Lille: Environ 200 migrants sous la menace d’une expulsion de la gare Saint-Sauveur
JUSTICE•A la demande de la ville de Lille, le tribunal administratif de Lille ordonne aux occupants de la gare Saint-Sauveur d’évacuer les lieux dans les 8 jours…Gilles Durand
L'essentiel
- Le tribunal administratif donne huit jours pour partir aux migrants présents à la gare Saint-Sauveur de Lille.
- Environ 200 migrants avaient trouvé refuge dans cette ancienne gare de marchandise.
- Le site restait jonché de détritus malgré la présence des containers.
Ils ont huit jours pour évacuer les lieux. Saisi par la ville de Lille, le juge des référés du tribunal administratif (TA) de Lille a ordonné, mercredi, aux migrants qui occupent, depuis plusieurs mois, la gare Saint-Sauveur, de partir. Rappel des faits.
Accès à l’eau potable
L’ancienne gare de marchandises, promise à un nouvel avenir immobilier, accueille désormais environ 200 personnes, essentiellement des étrangers en situation irrégulière. En août, ces occupants avaient préalablement saisi le juge des référés afin d’obtenir un hébergement ou à défaut, une amélioration de leur condition de vie.
Après décision du tribunal administratif, le 30 août, l’Etat et la ville de Lille avaient obligation, à titre provisoire, de mettre en place des équipements provisoires d’accès à l’eau potable et des toilettes, mais aussi d’assurer la collecte des déchets et le nettoyage du site. De son côté, la mairie avait demandé au même tribunal administratif l’évacuation de la gare Saint-Sauveur.
Un site jonché de détritus
C’est cette requête qui a obtenu gain de cause, mercredi. « Le juge des référés constate que les conditions de salubrité et de sécurité sont déplorables, explique le tribunal administratif. En effet, alors que la ville procède au nettoyage deux fois par semaine, a fait installer douze containers, un point d’eau et trois blocs sanitaires, le site reste jonché de détritus. »
Par ailleurs, dans sa décision, le juge rappelle qu’un incendie s’était déclaré le 7 juin, conséquence des nombreux feux allumés pour réchauffer les aliments. Il note aussi que l’association « Les Restos du cœur », qui fournissait sur place des repas à des personnes défavorisées avant l’arrivée des migrants, a été contrainte d’interrompre cette distribution.
Le TA a donc estimé que « la gravité des risques pour la sécurité et la salubrité publiques rendait utile la mesure d’évacuation ». Le département du Nord dispose également de huit jours pour rechercher de solutions d’hébergements pour les mineurs.