Ville du futur: A quoi ressemblera la métropole de Lille en 2050?
2050•A l’occasion de la Journée mondiale de l’architecture le 3 octobre, « 20 Minutes » a décidé de se projeter en 2050. Entre science-fiction et perspectives réalistes, à quoi ressembleront nos villes dans 33 ans ?….Gilles Durand
L'essentiel
- Axe Culture est une association lilloise qui réfléchit sur l’urbanisme.
- Son président explique comment il voit la métropole lilloise en 2050.
- Il souhaite transformer le Croisé-Laroche en Place de l’Etoile.
Naguère, il était question d’un gratte-ciel à Euralille. Aujourd’hui, on évoque un téléphérique pour connecter les futurs quartiers Saint-Sauveur et Fives Cail. L’urbanisme se plaît à envisager le futur. Mais comment sera Lille en 2050 ? 20 Minutes a sollicité l’association Axe Culture, un groupe de réflexion sur la ville de demain à l’échelle de la métropole lilloise.
Concours d’aménagement
Depuis quelques mois, Axe Culture organise d’ailleurs des concours d’idées où des architectes sont invités à imaginer l’aménagement de certains secteurs d’ici à 2050.
« Il faut raisonner à l’échelle de la métropole car Lille est une mini-commune, souligne Thomas Werquin, urbaniste et président d’Axe Culture. La difficulté, c’est qu’avec une centaine de communes, cette métropole est ingérable politiquement. C’est pourquoi on ne voit pas l’urbanisme du XXIe siècle se dessiner. »
Pour lui, c’est « un défi imposé par la mondialisation ». « Le désir d’émancipation d’une ville comme Barcelone n’est que le reflet de l’émergence de métropoles ultra-puissantes qui vont concentrer un maximum de richesse. »
Le Grand boulevard comme axe de développement
Dans l’idéal, Thomas Werquin espère une harmonisation du développement autour du Grand boulevard. « C’est notre dada, car Lille doit déborder du périphérique et devenir une vraie entité avec Roubaix et Tourcoing. Il faut reprendre le projet initial du grand boulevard du début du XXe siècle pour qu’il devienne autre chose qu’une autoroute, mais au contraire, la centralité de la métropole ».
Thomas Werquin imagine ainsi transformer le Croisé-Laroche en place de l’Etoile lilloise, avec des esplanades tout autour. « Il faut profiter de l’architecture exceptionnelle pour faire un centre-ville attrayant et pratique d’accès », explique-t-il.
Le transport, un enjeu majeur
Car le transport sera un enjeu majeur en 2050. « Environ 130.000 personnes effectuent le trajet quotidien entre le centre de Lille, lieu administratif et de travail, et les alentours, jusqu’à l’ancien bassin minier. On voit que ce n’est plus tenable »
Il préconise d’étaler la circulation. « De toute façon, le tramway va devoir prendre une place de plus en plus importante », assure-t-il. Mais le problème du logement va devenir également crucial. « Si on doit voir naître de grands buildings, ce doit être des logements autour des gares et des stations de métro. C’est là qu’il faudra construire de la hauteur pour que les habitants soient proches des moyens de transport »
Et surtout, Thomas Werquin souhaite voir disparaître l’implantation anarchique de centres commerciaux. « Chaque ville veut sa petite zone et on assiste à une fuite en avant actuellement. Il faut rompre avec cet urbanisme commercial. »