ENERGIEL’état de la centrale nucléaire de Gravelines est «dans la moyenne»

Pour l’ASN, l’état de la centrale nucléaire de Gravelines est «dans la moyenne»

ENERGIEL’Autorité de sûreté nucléaire a dévoilé le bilan de ses inspections pour l’année 2016…
Opération de maintenance décennale dans le réacteur n°1 de la centrale de Gravelines.
Opération de maintenance décennale dans le réacteur n°1 de la centrale de Gravelines. - M.Libert / 20 Minutes
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Pas de panique. La division Hauts-de-France de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a fait le bilan, mercredi, de ses activités dans la région. En point de mire, la centrale nucléaire EDF de Gravelines, près de Dunkerque, dont la mise en service remonte à bientôt quarante ans, et dont l’état est jugé « dans la moyenne ».

Une vieille dame de 40 ans

Avec ses six réacteurs, Gravelines reste une installation comme il n’en existe nulle part ailleurs en Europe de l’Ouest. Certaines des unités de production, mises en service en 1980, approchent des quarante ans d’activité, durée de vie estimée a priori, à l’époque, par les concepteurs. « Le réacteur n°1 a passé, en 2011, sa visite décennale. La réparation imposée avant fin 2016 d’une fissure dans une cuve ayant été effectuée, il a reçu une nouvelle autorisation pour dix ans », explique Jean-Marc Dedourge de l’ASN Lille. Soit 2021.

La centrale de Gravelines a fait l’objet de 21 inspections des contrôleurs de l’ASN en 2016. Le bilan qui en découle est plutôt mitigé. « Sur la radio protection, ses performances sont stables. Elles sont en baisse sur la protection de l’environnement », reconnaît l’ASN, qui précise que les « écarts constatés n’avaient pas d’impact de sûreté ».

Les points à améliorer

Un inspecteur de l’ASN a relevé, en 2016, que trois gros tuyaux de rejet des eaux pluviales de la centrale n’étaient pas contrôlés. De quoi faire tiquer l’institution, même si « ces rejets ne sont pas en contact » avec du matériel radioactif. Côté environnement, la centrale doit aussi poursuivre ses efforts pour résoudre le problème de corrosion relevé en 2014 sur les 18 réservoirs d’entreposage des effluents radioactifs. « Les travaux dans ce sens doivent être terminés cette année », précise l’ASN.

L’Autorité a, par ailleurs, noté des « faiblesses dans la maîtrise des accès de certaines zones » à risque d’exposition radiologique. Deux contaminations de personnes ont en effet été relevées en 2016. « Elles sont notables dans la mesure où les ouvriers ont reçu en une fois plus du quart de la dose annuelle admissible », annonce Rémy Zmyslony, chef de la division de Lille de l’ASN.

Dans plusieurs des six tranches, il faut aussi remplacer les générateurs de vapeur « vieillissants ». Sauf que ces pièces ne seront pas disponibles avant 2019. En attendant, les anciens ont été « renforcés » selon l’ASN.