Nord: La distillerie Claeyssens a dignement fêté son anniversaire, arrosé au whisky
INDUSTRIE•La distillerie Claeyssens, à Wambrechies, a soufflé ses 200 bougies…Mikaël Libert
L'essentiel
- La distillerie Claeyssens fête ses 200 ans.
- Elle s’est diversifiée en produisant du whisky en plus du genièvre.
- Classés, ses bâtiments peuvent se visiter.
Dans le milieu des spiritueux, la distillerie Claeyssens, installée à Wambrechies, près de Lille, s’est fait un nom grâce à son genièvre. Mais, paradoxalement, c’est son whisky qui lui a permis de fêter, ce jeudi, son bicentenaire. Une diversification vitale pour contrer le désamour de la « bistoule ».
Quatre litres par an et par habitant
Deux cents ans, ça se fête. Pour marquer le coup, la distillerie Claeyssens avait édité une série limitée de whisky single malt « cuvée du bicentenaire ». Une sorte de reconnaissance pour le produit qui a empêché la disparition du site il y a 20 ans. Car, si le genièvre faisait très largement recette entre le XIXe et le XXe siècles, sa consommation a fortement chuté avec le déclin des grandes industries qui ont fait la fortune de la région comme la mine et le textile. Fin XIXe, la consommation de genièvre avait été estimée à quatre litres par an et par habitant dans le Nord.
Pour survivre, il fallait donc que la distillerie se diversifie. C’est un long processus qui a été entamé dès le rachat de Claeyssens, en 1998, par les Grandes distilleries de Charleroi, en Belgique. « Le whisky représente 45 % des ventes de spiritueux en France, explique Daniel Vendramin, PDG de la distillerie. C’est un axe porteur en croissance constante sur lequel nous nous sommes placés tout de suite ». D’ailleurs, depuis deux ans, Claeyssens produit davantage de whisky que de genièvre précise le PDG.
Le whisky, oui, mais pas que
Mais l’ADN de l’entreprise qu’est le genièvre n’est pas abandonné pour autant, notamment avec des cocktails aromatisés aux fruits et même au spéculoos, histoire de séduire « une clientèle plus jeune et plus féminine ». Même le bâtiment, classé aux monuments historiques en 1999, permet de faire entrer de l’argent dans les caisses avec l’organisation de visites et la location de salles.
Aujourd’hui, Daniel Vendramin souhaiterait que son eau-de-vie, essentiellement vendue dans le nord de la France, conquière Paris. « C’est un produit comparable au gin et a la vodka qui, eux, sont très tendance. Il faudrait que l’on communique davantage mais ce n’est pas dans les moyens d’une PME comme la nôtre ». A moins d’une suite à «Bienvenue chez les Ch’tis », dont la sortie, en 2008, avait boosté les ventes de genièvre.