PATRIMOINEEt si un musée du sous-vêtement voyait le jour dans le Nord ?

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PATRIMOINEUne association tente de rassembler une collection de lingerie pour mettre à l’honneur un patrimoine industriel nordiste…
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Une association espère ouvrir, un jour, un musée du sous-vêtement dans le Nord.
  • Elle a rassemblé environ 20.000 créations et outils de lingerie.

L’idée est plutôt affriolante. Une association nordiste vient de réussir, mercredi, son objectif de collecte sur internet pour financer un éventuel futur musée qui mettrait les sous-vêtements à l’honneur. Tous les espoirs sont permis à Jean-Pierre Rigaut, président d’ APMSV, l’Association de préfiguration d’un musée du sous-vêtement, mais le projet est encore loin d’être bouclé.

Plus de 20.000 créations en lingerie

« Depuis 1997, nous avons rassemblé, grâce aux dons d’artisanes corsetières et lingères et aux entreprises de ce secteur, plus de 20.000 créations en lingerie, mais aussi des machines, des outils et un fond de plus de 100.000 documents d’archives », souligne Jean-Pierre Rigaut. Une trentaine d’expositions ont pu être mises en place grâce à ce patrimoine qui a parfois 150 ans.

Présentation de lingerie féminine.
Présentation de lingerie féminine. - J.-P. Robilliart

Aujourd’hui, l’association souhaite avant tout procéder à un inventaire et rassembler les collections dispersées dans différents endroits de la région. « Dans un premier temps, nous souhaiterions conditionner les pièces correctement. Peut-être à Saint-Amand où la ville pourrait nous prêter un local », raconte Jean-Pierre Rigaut.

Des décors avec des corsets

Cette passion pour la lingerie est née lorsque ce dernier travaillait comme technicien pour le collectif de théâtre Organum. « Nous avions construit des décors avec des corsets », se souvient le président de l’APMSV.

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Pour lui, la démarche n’est empreinte d’aucune question de fétichisme. « C’est une manière de rendre hommage aux femmes à travers le passé industriel de la région, glisse-t-il. On tire la ficelle des dessous, c’est l’histoire des femmes qui débarque. »

« La France est le berceau de la mode et des dessous. »

Derrière ce projet, il considère que c’est aussi le patrimoine d’une région et d’un pays qui est en jeu. « La disparition de ces entreprises et ces commerces spécialisés efface des pans entiers de la création française en lingerie. Ce sont des décennies de stylisme, de modélisme et des milliers de croquis qui se perdent à jamais, alors que la France est le berceau de la mode et des dessous. »

En 2014, une première tentative de crowdfunding n’avait pas été couronnée de succès. Cette fois, la collecte plus modeste (2.600 euros) a été fructueuse. Reste maintenant à voir si un musée verra effectivement le jour, un jour. Comme le Musée de la dentelle à Caudry ou la Cité de la dentelle et de la mode, à Calais.