Lille: Au prochain pic de pollution, il faudra avoir sa vignette Crit’Air pour circuler librement
ENVIRONNEMENT•Une zone de circulation différenciée a été mise en place dans la métropole lilloise pour restreindre les déplacements en cas de pic de pollution…Gilles Durand
L'essentiel
- La préfecture a décidé de mettre en place la circulation différenciée dans l’agglomération lilloise en cas d’épisode de pollution de l’air.
- Une zone de circulation régulée a été définie dans dix communes autour de Lille.
- La vignette Crit’Air va devenir obligatoire pour circuler lors des périodes d’alerte pollution.
Les autorités commencent à prendre le problème à bras-le-corps. Après des années de pics de pollution atmosphérique, la préfecture, en collaboration avec la Métropole de Lille (MEL), a décidé de mettre en place la circulation différenciée sur la base des vignettes Crit’Air, mais seulement sur un périmètre restreint. Explications.
Des alertes pollution plus nombreuses. En 2016, la région a connu moins de dix jours d’alerte pollution. Avec les nouvelles dispositions légales, le déclenchement de l’alerte sera plus fréquent (au bout de deux jours d’informations au lieu de quatre jusqu’alors). « On aurait connu des dizaines de jours d’alerte en 2016 avec ce nouveau dispositif de déclenchement », annonce Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France. Pour améliorer la qualité de l’air, la préfecture s’attaque donc notamment à la circulation routière qui représente 35 % de la pollution atmosphérique.
Les fameuses vignettes Crit’Air. Désormais, ces certificats joueront le rôle de sésame pour pouvoir prendre la route dans Lille et alentours les jours d’alerte pollution. Ces vignettes* répartissent les véhicules en six classes en fonction du niveau d’émission de polluants atmosphériques, par rapport à l’âge du véhicule et de sa motorisation. Même les véhicules Volkswagen y ont droit, malgré les soupçons de mensonges qui pèsent sur les véritables émissions de CO2. « Il n’y a pas de fatwa sur Volkswagen », précise le préfet.
Une zone de circulation régulée. La circulation différenciée ne sera mise en place que sur un périmètre restreint à Lille et sur neuf communes alentour. « Ce périmètre sera étendu à l’avenir », promet Damien Castelain, président (DVD) de la MEL. En revanche, la traversée des grands axes (périphérique, voie rapide) reste autorisée, même en cas d’alerte pollution.
Les transports en commun comme alternative. Une étude de la MEL montre qu’un quart des véhicules en service dans la métropole sont classés polluants et seront, de toute façon, interdits de circulation. « L’alternative sera la mise en place automatique du ticket pollution dans les transports en commun », confirme Damien Castelain. Il assure aussi que le covoiturage et la mise à disposition de parking relais font partie des autres solutions alternatives envisagées.
Une mesure réellement efficace ? Circuler à bord d’un véhicule en violation des mesures de circulation différenciée est puni d’une amende de 68 euros. Mais le nombre véhicules bénéficiant d’une dérogation est assez important pour s’interroger sur l’efficacité. Quoi qu’il en soit, une fois prise, cette mesure est irréversible. « Si la pollution dure dix jours, la restriction de circulation va durer dix jours », prévient le préfet. A croire que lui-même a encore du mal à croire en l’efficacité de ce dispositif pour imaginer que, malgré les mesures de restriction, l’épisode de pollution risque de perdurer.
* Ces certificats sont à commander uniquement sur le site https ://www.certificat-air.gouv.fr (Tarif : 4,18 euros)