Nord: Les sénatoriales, une nouvelle chance pour les vaincus des législatives ?
POLITIQUE•Les élections pour renouveler les onze sénateurs du Nord auront lieu le 24 septembre…Gilles Durand
Sénatoriales, mode d’emploi. Le 24 septembre auront lieu les élections sénatoriales qui doivent renouveler la moitié des sénateurs français. Vous n’étiez pas au courant ? C’est normal. Cette élection ne concerne que les grands électeurs, c’est-à-dire des élus territoriaux choisis par leurs pairs. Dans le Nord, onze sénateurs remettent en jeu leur mandat. Etat des forces en présence et des enjeux.
Le « vieux monde » de retour sur scène. Pour le PS, comme pour Les Républicains, cette élection va permettre de faire le point après les déconvenues respectives des législatives et le sentiment de « dégagisme » qui en est ressorti. « Le sénat, c’est autre chose, philosophe Marc-Philippe Daubresse, maire (LR) de Lambersart et candidat pour son parti. C’est un atout d’avoir de l’expérience. On représente les collectivités territoriales et leurs 7.500 grands électeurs ».
Le mythe du rassemblement
« J’inscris ma candidature dans une volonté de rassemblement, de reconquête et d’apaisement », avait expliqué Patrick Kanner, en août 2016, au moment de présenter sa candidature (très précoce) aux élections sénatoriales pour le PS. Pourtant, l’ancien ministre va conduire la liste d’un parti qui n’a jamais été aussi fragmenté.
Rassembler est aussi le maître mot de Marc-Philippe Daubresse. Sauf que Valérie Létard (UDI), sénatrice sortante, a décidé depuis plusieurs mois de monter sa propre liste, avec « des candidats LR », assure-t-elle. « Le sénat n’est pas une chambre de recyclage des députés », précise-t-elle pour refuser l'union avec Marc-Philippe Daubresse.
Par ailleurs, la fédération du Nord des Républicains LR, depuis l' arrivée de Gérald Darmanin au sein du gouvernement, semble connaître des problèmes de gouvernail, comme le montrent les velléités de dissidence de certains élus locaux.
Et si La république en Marche présentait une liste ?
Marc-Philippe Daubresse, comme Patrick Kanner souhaitent la réussite d’Emmanuel Macron à la tête du pays. Mais pas aux sénatoriales. « Il faut un rééquilibrage des pouvoirs pour endiguer la tentation d’Emmanuel Macron de centraliser les pouvoirs », souligne Marc-Philippe Daubresse. Lors d’un point presse, ce jeudi, le chef de file de LR a estimé que sa liste pouvait recueillir la majorité des 11 sièges.
Il est vrai que LREM n’a pas encore eu le temps d’obtenir des élus locaux et territoriaux pour contrecarrer les ambitions des partis traditionnels. Et tout cas, Marc-Philippe Daubresse y croit : « J’ai déjà une proposition de loi sur l’aménagement et le logement prête à être déposée le lendemain de l’élection ».