Lille: Crépuscule socialiste dans la première circonscription du Nord
POLITIQUE•François Lamy n’a même pas passé les 10 % dans la circonscription jadis détenue par Pierre Mauroy…Olivier Aballain
L'essentiel
- Le député PS François Lamy a été éliminé dès le premier tour dans la 1ère circonscription du Nord
- Le conseiller de Martine Aubry est largement distancé par Christophe Itier, pour La République en Marche, et Adrien Quatennens, pour la France Insoumise
Le délitement du socialisme municipal semble s’accélérer à Lille. François Lamy, candidat PS aux législatives dans la première circonscription du Nord, n’a récolté qu’environ 10,5 % des suffrages dans la capitale des Flandres, et 9,1 % dans l’ensemble de la circonscription.
Le bras droit de Martine Aubry arrive non seulement très loin derrière les 32,6 % du patron de La République en Marche pour le Nord, Christophe Itier, mais il est aussi largement devancé par Adrien Quatennens, jeune candidat de la France insoumise (19,4 %). Il arrive même 5e, derrière les candidats FN et LR.
Conséquence : François Lamy ne sera pas présent au second tour, dans une ville que certains lui prêtent l’ambition de diriger en 2020.
Arrivé en 2014, investi en 2017
Le candidat socialiste, député sortant de l’Essonne, s’est installé à Lille en 2014. Son investiture par le PS sur la première circonscription, celle de Pierre Mauroy, avait fait grincer quelques dents à la fédération.
Bernard Charles, adjoint et président du conseil de quartier de Lille-Sud, a ainsi rapidement rejoint les soutiens du candidat La République en marche. « Ce n’était pas une question de personne, mais un combat de démocratie interne, explique l’élu. La ville est en mouvement, il faut accompagner ce mouvement mais pour cela, on doit pouvoir se parler, et s’écouter ».
« Ça s’appelle de l’usure »
« Moi j’ai longtemps voté socialiste, explique une sympathisante venue écouter les résultats en mairie, mais on en a assez de ces petites cuisines où l’on remplace les uns par les autres sans s’occuper de la vie des gens ».
« Ce qui se passe, ça s’appelle de l’usure, analyse Marie-Pierre Bresson, adjointe écologiste. « Il faut oser l’inventaire, y compris au niveau municipal, et se retrouver autour de notre socle commun ».
François Lamy, lui, ne veut « pas mélanger les scrutins locaux et nationaux ». Et puis il s’en tire finalement d’une pirouette : « Emmanuel Macron, vous le connaissiez il y a trois ans ? Eh bien dans trois ans, on sera en 2020, alors il peut s’en passer des choses, hein… »