Athlétisme: Marie-José Pérec raconte son «histoire d'amour avec Lille»
ATHLETISME•La triple championne olympique est venu parler des championnats d'Europe par équipes qui se diputeront du 23 au 25 juin au Stadium, un stade que l'ex-athlète adore...François Launay
Elle fait partie des stars qui ont foulé la piste du Stadium Lille Métropole. Pour lui rendre hommage, un vestiaire porte désormais son nom dans l’enceinte villeneuvoise. Mardi, Marie-José Pérec, légende de l’athlé français avec trois titres olympiques (400 m en 92, 200 et 400 mètres en 96), était de passage sur l’un des lieux de ses exploits à l’occasion de la présentation des championnats d’Europe d’athlétisme par équipes qui se dérouleront du 23 au 25 juin au Stadium. La championne en a profité pour revenir su le lien particulier qui la relie à la piste nordiste.
Quels souvenirs gardez-vous du Stadium Nord ?
J’en ai plusieurs notamment lors du meeting de Villeneuve d’Ascq qui a été organisé chaque année pendant plusieurs années. Je me souviens aussi de la coupe d’Europe par équipes disputée ici en 1995. J’avais demandé à courir le 400 mètres haies pour la première fois de ma carrière. Mais c’était compliqué à gérer car je courais pour l’équipe de France et pas pour moi. J’avais peur de mal faire et j’avais même vomi dans le vestiaire avant la course. Heureusement, j’ai fait une très belle course et j’ai même établi un nouveau record de France (53'’21)
L’une de vos plus belles courses est aussi ce 200 mètres où vous battez le record de France en 1996…
Oui, c’est vraiment l’une des plus belles courses de ma carrière. Ça été réalisé ici à Villeneuve d’Ascq. Courir en moins de 22 secondes sur 200 mètres pour une femme, c’est quelque chose de vraiment très spécial et je l’ai fait en France, à Lille et c’est fabuleux. J’en ai encore la chair de poule quand j’en parle. Ce sont des souvenirs tellement forts. Les gens étaient debout, il y avait une telle ambiance. Je me sentais portée. Ce n’était pas une course facile à gagner. Mais les gens m’ont porté dans la dernière ligne droite et je leur ai offert un vrai cadeau, un vrai moment de bonheur, un vrai moment de sport.
C’est pour ça que vous aimez répéter avoir une histoire d’amour avec Lille ?
Oui, j’ai une histoire d’amour avec Lille. Quandla ville était candidate pour accueillir les Jeux de 2004, j’ai soutenu ce projet à fond. Je suis une fille des îles et on dit qu’on a besoin du soleil. Mais moi, j’ai surtout besoin d’un cœur plein d’amour et je l’ai trouvé ici.
Qu’attendez-vous des championnats d’Europe par équipes qui vont se dérouler à Villeneuve d’Ascq ?
Ce sera dur mais je pense que la France peut gagner pour une seule raison : quand on est chez soi, on se sent plus fort. Il y a une image qui me revient en tête et qui est à la fois heureuse et malheureuse. C’est celle du concours du saut à la perche des Jeux de Rio. J’espérais du fond du cœur que Renaud (Lavillenie) gagne mais à côté de ça, voir ce garçon brésilien (Thiago Braz) poussé par son public, ça lui a apporté une énergie qu’on pouvait vraiment palper ce soir-là. C’est ça qui est magique. Quand on est chez soi, on se surpasse et on surprend les gens tellement c’est fort-. Il n’y a que le sport qui peut vous faire vivre ça.
Vous êtes désormais ambassadrice de la fédération française d’athlétisme. Comment définissez-vous ce rôle ?
Je fais beaucoup de choses. Dès que je peux, je suis là pour aider. C’est difficile à expliquer car rien ne se ressemble. En ce moment, j’apporte ma contribution à la candidature de Paris pour les JO 2024. La décision sera prise en septembre. On nous sollicite pour savoir ce que les athlètes ont besoin d’avoir dans un village olympique. Chacun apporte ce qu’il a envie de voir dans ce super dossier qui est magnifique. Avoir les Jeux en pleine ville, c’est quelque chose d’extraordinaire. Aller voir l’escrime au Grand Palais ou le marathon sur les Champs-Elysées, ce sera incroyable. On croise les doigts. Et puis, si on a les Jeux, les jeunes qui arrivent auront un super objectif à aller chercher.