Crise migratoire : Le message d’alerte de Xavier Bertrand au Gouvernement
IMMIGRATION•Le président de la région Hauts-de-France écrit à Édouard Philippe pour lui demander d'agir contre la pression migratoire...Olivier Aballain
L'essentiel
- Malgré l’évacuation d’un campement géant en octobre, la pression migratoire se fait à nouveau sentir à Calais
- Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR), a écrit au Gouvernement pour lui demander de prendre des mesures avant l’été
Le problème de la pression migratoire ne s’est pas évaporé avec le démantèlement du campement géant de Calais. Vendredi, Xavier Bertrand a écrit une lettre pour le rappeler au premier ministre Édouard Philippe, et au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.
Le président (LR) du conseil régional des Hauts-de-France rappelle certes le « soulagement » ressenti par les habitants à la suite du démantèlement de la « jungle » de Calais, fin octobre. Mais il s’inquiète surtout d’une situation redevenue « préoccupante » sur le territoire : « Je suis régulièrement alerté par les transporteurs routiers qui constatent une recrudescence progressive des dégradations sur leurs camions », précise l’élu.
Jusqu’à 500 migrants comptés dans le Calaisis
L’intrusion cachée à bord de poids lourds constitue en effet l’un des moyens privilégiés par les personnes migrantes pour passer clandestinement la Manche jusqu’au Royaume-Uni, où elles pensent pouvoir s’installer plus facilement.
Associations et responsables politiques constatent effectivement, depuis la fin décembre, que le Calaisis attire à nouveau des réfugiés tentés par un passage vers l’Angleterre.
Dans son courrier au gouvernement, Xavier Bertrand signale d’ailleurs que « plusieurs centaines de repas seraient servis quotidiennement par les associations [de soutien aux migrants] à Calais, ce qui constitue une indication objective du bien-fondé des alertes ».
Selon l’association L’Auberge des migrants, citée par l’agence AFP, environ 500 personnes vivent ainsi dispersées dans Calais et alentours (la préfecture en compte environ 300).
Retour des troubles à Calais
Faute d’accueil organisé, plusieurs bagarres entre communautés de migrants ont déjà eu lieu non loin de l’ancien campement. En outre, pour la première fois depuis le démantèlement de la « jungle », un barrage routier improvisé a été posé sur la rocade portuaire de Calais, dans la nuit du 21 au 22 mai, afin de favoriser des intrusions clandestines dans les camions.
Xavier Bertrand demande donc que les moyens nécessaires soient employés afin d'« interpeller » et « d’expulser les étrangers en situation irrégulière présents sur le territoire », comme la préfète du Pas-de-Calais le lui avait promis en février.
En outre, Xavier Bertrand dit réclamer « en vain depuis 3 ans » qu’un « véritable blocus maritime » soit mis en place « au large des côtes libyennes » afin d’endiguer la « pression migratoire aux frontières sud de l’Europe ».
A la faveur de la remontée des températures, les arrivées de migrants par la Méditerranée, en provenance d’Afrique, se renforcent en effet considérablement à la même période de l’année.
En 2016, on estime qu’environ 2.500 personnes avaient ainsi rejoint le camp de Calais, en seulement deux mois (et 3.000 à l’été 2015).