Lille : Transpole gagne du terrain contre les fraudeurs
TRANSPORTS•La lutte contre la fraude dans les transports en commun semble porter ses fruits…Mikaël Libert
L'essentiel
- Deux ans de baisse consécutive de la fraude dans les transports
- En 2016, la perte est estimée à plus de dix millions d’euros
- Les premiers portiques de sécurité arriveront en novembre dans le métro
- Vers une création d’une police métropolitaine des transports
Transpole est sur la bonne voie. La fraude dans les transports en commun de la Métropole européenne de Lille (MEL), c’était un peu la bête noire du délégataire de service public, Kéolis, exploitant du réseau Transpole. Une bête qui coûte beaucoup d’argent et contre laquelle la lutte sans merci est payante même si la bataille n’est pas encore gagnée.
Meilleur score depuis 1995
C’est à grand renfort de communiqués que la MEL et Transpole se sont vantés, vendredi, d’une chute significative et durable de la fraude dans les transports en commun. Il était annoncé une baisse de la resquille de 10 % en 2016 par rapport à 2015, faisant passer le taux de fraude de 14,4 % à 12,9 %. Un score « qui n’avait pas été atteint depuis 1995 », s’est félicité l’exploitant. Sur la question de la durabilité, il faut reconnaître que la courbe est descendante depuis 2014 où le taux de fraude était encore de 17 %.
Même si les chiffres ne semblent pas impressionnants au premier regard, on envisage la chose autrement lorsque l’on connaît le prix du point de fraude : « Un point de fraude représente environ 800.000 euros de pertes de recettes pour l’exploitant », assure la MEL. Donc cela fait un rattrapage de 1,2 million d’euros en 2016 sur un manque à gagner qui s’élève encore à plus de dix millions d’euros.
Portiques et police des transports
Outre la nomination d’un « Mr Fraude », outre les opérations coup de poing sur toute une ligne de métro, outre l’augmentation des amendes, outre l’incitation à la validation, l’artillerie déployée va encore s’étoffer. Depuis le temps que la MEL et Transpole les annoncent, les fameux portiques de sécurité vont enfin arriver : « Les sept premières stations où transite le plus grand nombre de voyageurs seront équipées d’ici 2018 », assure la Métropole. Pour Lille Europe, les travaux commenceront fin mai avec une mise en service en novembre. Six autres stations vont suivre : Lille-Flandres, République, Porte de Douai, Porte des Postes, Eurotéléport et Tourcoing centre.
Le président de la MEL, Damien Castelain, a par ailleurs réaffirmé sa volonté de « créer une véritable police des transports ». Projet empêché selon lui par « un cadre juridique […] assez contraint en France ». Il a néanmoins écrit au nouveau ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, pour lui demander d’envisager « d’expérimenter ce dispositif sur le territoire métropolitain ».