Ce que le département du Nord attend d'Emmanuel Macron
POLITIQUE•Jean-René Lecerf (Divers droite) a lui aussi quelques dossiers à faire suivre au nouveau Président de la République…Olivier Aballain
L'essentiel
- Le président divers-droite du conseil départemental du Nord a quelques demandes à formuler au chef de l’État
- Jean-René Lercerf demande notamment une rallonge partielle pour financer le RSA, et un changement de politique sur les déboutés de la demande d’asile
Le département du Nord a fait sa petite liste, lui aussi. En amont de la séance du conseil départemental qui se tient le 22 mai, Jean-René Lecerf (Divers droite) a évoqué plusieurs dossiers qu’il compte bien pousser auprès de la nouvelle tête de l’État.
Le RSA, comme d’habitude. Le chiffre est récurrent, année après année : le reste à charge du département après contribution de l’État au paiement du RSA se monte à 285 millions d’euros pour 2016, et devrait atteindre 300 millions en 2017.
Jean-René Lecerf, qui a soutenu avec un certain enthousiasme le vote Macron au second tour de la présidentielle (« Je souhaite qu’il soit réélu dans cinq ans, car cela voudra dire qu’il a réussi »), attend une évolution sonnante et trébuchante du nouveau gouvernement.
Il espère notamment que l’État accepte de prendre à sa charge une partie du surcoût, de 66 à 95 millions d’euros. « C’est ce qu’il faudrait pour mener une politique pérenne ». En attendant, Jean-René Lecerf se félicite déjà d’avoir vu baisser le nombre d’allocataires de 4,1 % entre mars 2016 et mars 2017 (de 114.600 à 110.101).
Les mineurs étrangers isolés. « C’est un nouveau problème qui nous est tombé sur le coin de la figure », annonce Jean-René Lecerf. Il s’attend à voir le nombre de mineurs étrangers « non-accompagnés » grimper de 30 % cette année, pour atteindre les 1.200 en 2017.
Leur prise en charge a pourtant été confiée aux départements dès 2007, mais dans le Nord, leur nombre n’a jamais été aussi élevé (ils étaient 195 en 2011). Jean-René Lecerf espère obtenir davantage de contribution de la police aux frontières pour récolter des preuves tangibles de l’âge des « mijeurs », ces mineurs déclarés, mais que le département considère comme majeurs.
Surtout, il demande une « remise à plat » d’un « système hémiplégique », dans lequel la France « accueille des demandeurs d’asile dont 95 % restent sur place, si leur demande est refusée ». « Le département a fait mine d’ignorer le problème, et maintenant il se réveille », commentait un militant associatif cet hiver, sur le sujet.
Le canal Seine-Nord. Jean-René Lecerf confirme que le nouveau Gouvernement a réaffirmé son soutien au projet de canal Seine-Nord. Le Premier Ministre Édouard Philippe a assuré au président des Hauts-de-France que le canal était « décidé » et que son rôle était « de l’accompagner ».
Néanmoins il attend du gouvernement un alignement des modalités de financement prévues par les collectivités (le Nord doit verser 200 millions d’euros). « Certaines, dont l’Île-de-France, traitaient directement avec l’État, décidant de ne payer qu’en hors-taxe, ou de ne pas suivre le coût de construction. Tout le monde doit être traité de la même façon ».