FAITS DIVERSC’est quand même fou ce que l’on peut retrouver au fond de la rivière Oise

Oise: C’est quand même fou ce que l’on peut retrouver au fond de la rivière

FAITS DIVERSDes centaines de véhicules ont été recensés au fond de la rivière Oise par les gendarmes...
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Une autoroute sous-marine. Dans le cadre des travaux de préparation du chantier du canal Seine-Nord Europe, les brigades fluviales de gendarmerie de Noyon, Douai et Calais, ainsi que Voies navigables de France (VNF), ont procédé à la localisation et au relevage de très nombreuses épaves de véhicules immergés dans la rivière Oise. Les chiffres sont impressionnants.

Deux cents véhicules sur 40km

Deux campagnes de relevage ont été réalisées, entre avril et juillet 2016 et entre mars et mai 2017. Mais avant de rentrer dans le dur, les gendarmes ont travaillé pendant presque un an afin de localiser les obstacles sous-marins. Au total, ce ne sont pas moins de 200 véhicules qui ont été répertoriés sur 40km de rivière.

« Il y a beaucoup de raisons pour qu’un véhicule se retrouve au fond du canal, explique le major Pallix, commandant de la brigade fluviale de Noyon. La plupart du temps, ce sont des voitures volées ou des voitures qui ont servi a faire un casse », poursuit-il. Le gendarme explique qu’il peut aussi s’agir de fraudes à l’assurance ou de voitures appartenant à des personnes disparues qui, en fait, se sont suicidées en se jetant à l’eau.

Un porte-chars a été nécessaire pour transporter les épaves.
Un porte-chars a été nécessaire pour transporter les épaves. - Gendarmerie de l'Oise

Rien que sur les quatre kilomètres de rivière dans le secteur de Saint-Leu-d’Esserent, Creil et Rieux, les gendarmes et VNF ont repêché 108 véhicules en moins de deux semaines. « Nous avons remonté une voiture qui avait été volée il y a 20 ans. Sa propriétaire a été très étonnée quand on l’a contactée pour lui annoncer que son véhicule avait été retrouvé », plaisante le major Pallix.

Une enquête par épave remontée

Car le boulot ne consiste pas uniquement à sortir les voitures de l’eau. Pour chaque épave, les militaires doivent mener une enquête. Un travail de fourmi qui transforme parfois les gendarmes en véritables archéologues. Une fois les investigations terminées, les carcasses sont envoyées dans une casse près de Compiègne pour destruction : « Pour transporter tout ça, on a dû utiliser un porte-chars. Et le terrain de stockage, on dirait Bagdad », plaisante le commandant de la brigade fluviale de Noyon.

Au cours de ces campagnes, les militaires n’ont rien trouvé de très insolite. Mais il leur est arrivé de faire des découvertes surprenantes : armes, munitions, coffres-forts. « En 2012, dans la Somme, nous avions retrouvé un véhicule avec le père et son fils dedans. Ils étaient portés disparus depuis plusieurs années », confie le gendarme.

Jésus sauvé des eaux

Plus insolite, la brigade fluviale avait aussi remonté un Christ en Croix du côté de Charly-sur-Marne : « On plongeait dans le cadre d’une intervention pour retrouver un véhicule lorsqu’on est tombé face à face avec ce Christ », se souvient le major. Parmi les badauds qui assistaient à l’intervention, le militaire raconte qu’une femme s’est mise à pleurer, croyant à une apparition en voyant Jésus sortir de la rivière.