Marcel Ruffet « a traversé deux semaines de débats le cœur et l’œil secs », a jugé l’avocat général. Après dix jours de procès aux assises de la Somme, le magistrat a requis, jeudi, la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de l’homme accusé d’être l’auteur de la tuerie de Roye.

Marcel Ruffet est jugé depuis le 25 avril pour avoir, en août 2015, ouvert le feu au fusil sur une famille d’un camp de gens du voyage à Roye, avant de viser les forces de l’ordre. Bilan : quatre morts, Michel Baumgaertner, 46 ans, sa petite-fille, Lovely, 8 mois, sa belle-fille, Mallaurie, 19 ans, et un gendarme Laurent Pruvot, 44 ans, ainsi que deux blessés graves.

Des regrets, mais pas pour tout le monde

« Je requiers la réclusion criminelle à perpétuité, parce que sa dangerosité criminelle est intacte […] et je vous demande de prononcer une peine de sûreté de 15 ans », a déclaré l’avocat général, Alexandre de Bosschère, lors de son réquisitoire.

Au cours de son procès, Marcel Ruffet, décrit par un expert comme un homme pétri de haine pour les gens du voyage, a plaidé le « coup de sang » survenu après des mois de moqueries et d’injures à son encontre. Il dit avoir « eu un trou noir », estimant qu’il n’était pas dans son « état normal » au moment des faits. Les analyses ont révélé une alcoolémie de 2,29 g par litre de sang après les faits.

Marcel Ruffet a aussi affirmé regretter d’avoir tué le gendarme et s’est « excusé » d’avoir tué Mallaurie, et la petite Lovely, 8 mois, dans son lit. Mais pas Michel Baumgaertner.