Pourquoi Cambrai peut croire à la reconversion de sa base aérienne
EMPLOI•La base aérienne de Cambrai-Epinoy, qui employait 1.500 militaires, a fermé en juin 2012…Olivier Aballain
Les derniers avions de chasse ont quitté la base en juin 2012. Mais le Cambrésis n’a pas perdu espoir, à la suite de la fermeture de sa base aérienne, en juin 2012. Après cinq ans de réflexion et d’affinement, l’État a signé l’acte de cession de 329 hectares de la « BA 103 », pour boucler la reconversion du site militaire de Cambrai-Epinoy.
Les terrains cédés aux collectivités locales (agglomération du Cambrésis et communauté de communes Osartis-Marquion) seront mis à disposition du projet « E-Valley », porté par la société BT Immo Group. Et voici pourquoi ça pourrait marcher.
Un projet porteur. Dès l’annonce de la fermeture de la base en 2011, la logistique faisait partie des pistes étudiées par les pouvoirs publics. Mais pour combien d’emplois ? L’idée de David Taïeb, le patron de BT Immo Group, est de combiner la logistique du e-commerce et des magasins de déstockage. En y revendant à moitié prix les articles rendus par les clients de la vente en ligne (jusqu’à 20 % de retours selon le type de produit), ces magasins pourraient attirer un nouveau type de clientèle. David Taïeb estime pouvoir susciter l’installation de 500 à 800 emplois dans un premier temps, pour un potentiel total de 1.300 emplois.
Un investisseur solide. David Taïeb n’est pas connu du grand public, mais sa société revendiquait déjà en 2016 avoir 230.000 m² de locaux en gestion en Île-de-France, pour un « revenu annuel net de 4,4 millions d’euros ». Certains de ses clients sont bien connus du grand public : le spécialiste du e-commerce ShowRoomPrivé, notamment, lui loue une part importante des 40.000 m² implantés à Saint-Witz, dans le Val d'Oise. La mise en œuvre du projet « E-Valley » comprend 200 à 250 millions d’euros d’investissement, dont 10 % doivent être assurés par BT Immo Group sur ses fonds propres.
Une localisation adéquate. La plateforme de Marquion toute proche, sur le parcours du futur canal à grand gabarit Seine-Nord-Europe (mise en service espérée en 2023), rend le projet attractif sur le moyen terme. Mais à court terme, la proximité de la BA103 avec les autoroutes A2 (Paris-Bruxelles) et A26 (Calais-Reims) facilite déjà la desserte routière. Dans un premier temps, David Taïeb envisage la commercialisation de trois bâtiments d’un total de 192.000 m², mais le projet prévoit une capacité triple (600.000 m² sur 12 bâtiments).
Enfin, parce que le territoire du Cambrésis était menacé de délaissement, l’État a mis le paquet : 22 millions d’euros ont été consacrés au soutien de l’activité dans le secteur, dans le cadre du contrat de « redynamisation » signé en 2011. Les terrains cédés comptent à eux seuls pour 4,5 millions d’euros environ.