SOCIÉTÉA la CAF lilloise, l'accueil sur rendez-vous ne fait pas que des heureux

Lille : A la CAF, l'accueil sur rendez-vous ne fait pas que des heureux

SOCIÉTÉCe système est expérimenté à l’antenne de Lille-Fives depuis une semaine…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Sentiment mitigé. Dans l’antenne de la Caisse d’allocations familiales (CAF) du quartier de Lille-Fives, il faut désormais prendre rendez-vous pour être reçu par un agent. La mesure, entrée en vigueur depuis lundi dernier, a reçu un accueil mitigé de la part des usagers et des fonctionnaires.

Ce lundi, les allocataires de la CAF habitant à Lille-Fives ont trouvé porte close. Sur la façade de l’agence, un tract de la CGT indiquait simplement « Je fais partie des 40 antennes de la CAF fermées ». Rien à voir cependant avec un quelconque mouvement de grève des employés : « Ils ont juste changé les jours d’ouverture », nous indique-t-on à la CGT. Néanmoins, quelques personnes étaient quand même à faire le pied de grue, faute d’information.

Pas évident pour tout le monde

A 45 ans, Djamila doit juste déposer des documents. « Je viens d’apprendre en lisant l’affiche qu’il n’y avait plus d’accueil que sur rendez-vous, reconnaît-elle, un peu surprise. Pour les gens qui n’ont pas internet ou qui ne savent pas bien lire, ça risque d’être difficile », avance-t-elle.

Un argument partagé par la CGT : « On a quand même des personnes âgées qui ne sont pas à l’aise avec internet. D’autres personnes illettrées que se retrouvent désemparées devant les bornes et pour qui il faut maintenir un accueil physique », revendique Betty Decaudin, responsable juridique à la CGT.

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Ce lundi, Karima aussi était déçue car elle comptait bien voir un agent même si elle sait très bien qu’il faut prendre rendez-vous : « C’est vrai que c’est plus simple et rapide et on est sûr d’être reçu dans les dix minutes. Mais le souci, c’est que les rendez-vous sont fixés quinze jours à un mois plus tard », soupire cette femme de 54 ans.

Galère en cas d’urgence

Des délais trop éloignés, c’est aussi le problème que souligne Asmane : « Quand on n’est pas dans une situation d’urgence, ça va. Mais moi j’attends mon rendez-vous pour un paiement dont j’ai vraiment besoin ».

Pour les cas d’urgence, les allocataires peuvent se rendre au siège, à Lille, et rencontrer un conseiller qui remplira une « fiche d’urgence », avec l’assurance que le dossier sera traité sous 48h. « Nous ne revendiquons pas l’abandon total de l’accueil sur rendez-vous, mais que la direction maintienne tout de même un accueil physique », explique-t-on à la CGT.

La direction de la CAF, sollicitée par 20 Minutes, n’a pas donné suite. De son côté, le syndicat de l’agence de Fives a décidé de faire signer une pétition auprès de ses allocataires. « On va le faire tous les vendredis jusqu’au 2 mai », précise Betty Decaudin, ajoutant que les actions du 4 et du 7 avril ont déjà permis de recueillir 257 signatures.