JUSTICELe meurtrier présumé d’Elodie Kulik enfin jugé aux assises de la Somme

Somme : Le meurtrier présumé d’Elodie Kulik enfin jugé aux assises

JUSTICEUn quart de siècle après les faits, le principal suspect du meurtre de la jeune femme est renvoyé devant la cour d’Assises…
Mikaël Libert

M.L. avec AFP

Jeudi, Willy Bardon, le principal suspect dans l’affaire du viol et du meurtre d’Elodie Kulik, dans la Somme en 2002, a été renvoyé devant la cour d’assises de la Somme pour enlèvement suivi de mort, a-t-on appris auprès du parquet.

Pas encore de date pour le procès

La décision du juge d’instruction, après la clôture de l’enquête en février 2016 à l’issue de 14 ans d’investigations, suit les réquisitions du parquet. Elle peut cependant encore être contestée par la défense de Willy Bardon. La date du procès n’a toutefois pas encore été déterminée.

Agée de 24 ans, Elodie Kulik, directrice d’une agence bancaire à Péronne, dans la Somme, avait été violée puis étouffée en janvier 2002. Son corps avait été retrouvé en partie calciné dans un champ à quelques kilomètres de là, à Tertry.

Un appel déterminant

Avant d’être tuée, la jeune femme avait eu le temps d’appeler les pompiers avec son téléphone portable. Ils avaient distingué, derrière la voix de la victime, au moins deux voix d’hommes avec un fort accent picard.

Un préservatif et un mégot avaient été retrouvés près du corps de la victime, permettant le relevé de deux empreintes ADN. Mais, malgré plusieurs milliers d’expertises ADN, les enquêteurs n’avaient, à l’époque, pas réussi à identifier de suspect.

L’ADN parle dix ans plus tard

Dix ans plus tard, en 2012, l’enquête avait connu un tournant avec l’identification par recoupement d’ADN d’un suspect, Grégory Wiart, mort dans un accident de voiture quelques mois après le meurtre. Willy Bardon était l’un de ses amis.

L’enregistrement de l’appel d’Elodie Kulik aux pompiers juste avant sa mort, est, selon la défense de Willy Bardon, le seul élément à charge de l’accusation.

La voix de Willy Bardon avait été reconnue par l’ancienne compagne de Grégory Wiart et par cinq des six hommes placés en garde à vue en même temps que lui, en janvier 2013, ainsi que dans une première expertise. Le mis en examen avait lui-même dit aux enquêteurs que la voix sur la bande sonore ressemblait à la sienne, avant de se rétracter, en niant toute implication dans l’affaire. Placé en détention provisoire lors de sa mise en examen, Willy Bardon est sorti de prison en avril 2014 mais sous surveillance électronique.