Roubaix : Quarante ans d'art urbain exposés à la Condition publique
CULTURE•Les œuvres d’une cinquantaine d’artistes seront présentées au public jusqu’au 18 juin 2017…Mikaël Libert
Occuper les murs. A partir du 31 mars et jusqu’au 18 juin, la Condition publique, à Roubaix, accueille l' exposition « Street generation(s) », une rétrospective de l’art urbain dans le monde au cours des quarante dernières années. Et attention, ils en ont mis partout.
« Street generation(s) » squatte la totalité des 1 500 m2 de la halle B du lieu culturel roubaisien. Mercredi matin, artistes et petites mains s’affairaient encore afin que tout soit prêt pour le grand jour, moins de quarante-huit heures plus tard. De partout, on entendait les coups de marteau et le pschitt des bombes de peinture à tel point que l’on se croyait dans l’atelier d’un carrossier.
La peinture pour « briser les murs »
Perché sur un escabeau, Psy fignole sa fresque revisitant La Liberté guidant de peuple de Delacroix, une œuvre qu’il réalise spécialement pour l’expo. « On voit des murs pousser de partout, en Palestine, au Mexique. je veux montrer que la peinture peut servir à les briser ces murs », explique l’artiste.
« Dans les années 1990, le mouvement a évolué vers un art plus tourné vers le message, précise Magda Danysz, commissaire de l’exposition. Les artistes utilisent alors les murs pour diffuser leurs idées ». C’est exactement le cas de Banksy dont quelques travaux sont aussi exposés dans « Street generation(s) » mais qui ne pointera pas le bout de sa bombe.
A l’inverse, le plasticien Mikostic, lui, traîne dans les parages. Il est l’auteur d’une grande fresque occupant la totalité du pignon d’une maison du quartier. Car l’exposition se passe aussi dehors, dans les rues et sur les toits. L’un des locaux de l’étape, Jef Aérosol, bosse ses pochoirs sur les murs de béton brut de l’immense terrasse de la Condition.
Dedans, dehors et sur les toits
« J’ai voulu peindre des personnages à l’échelle 1 qui représentent la diversité de la population de Roubaix », déclare l’homme à la casquette de marin vissée sur la tête. Jeunes, vieux, petits, grands, enfants, adultes, blancs, noirs… « J’ai quand même peint un Chuck Berry, je ne pouvais pas faire autrement », lâche-t-il.
Les fans de street art vont s’y retrouver et les noms des quelque cinquante artistes présentés leur parleront forcément. Question taille, il y en a aussi pour tous les goûts. Du mini tableau à la fresque qui recouvre la façade d’un immeuble, et même des caravanes. Ouverture ce vendredi. Tarifs de 3 à 5 euros, gratuit pour les moins de 18 ans. Visites guidées chaque dimanche à 16 h pour 3 euros de plus.