AGRICULTURELa betterave bio pointe (doucement) son nez dans le Nord

Nord: La betterave bio pointe (doucement) son nez dans la région

AGRICULTUREDévelopper une betterave sucrière bio est un enjeu primordial pour accélérer la reconversion des agriculteurs conventionnels…
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Les industriels ne facilitent pas le développement de la betterave sucrière bio en France.
  • Une expérimentation est menée pour trouver des débouchés à cette betterave bio.
  • La betterave est un produit qui rémunère encore très bien les agriculteurs.

La betterave va-t-elle faire décoller la production bio dans la région ? Depuis quelques mois, le Gabnor (groupement des agriculteurs biologiques du Nord) tente de relever un défi qui pourrait avoir d’énormes conséquences agricoles : trouver des débouchés pour la betterave sucrière bio.

Environ 10.000 planteurs de betteraves

« L’enjeu est de taille car la région compte environ 10.000 planteurs de betteraves », souligne Simon Hallez, chargé des filières au Gabnor. Or, ces derniers refusent d’abandonner cette culture. « La betterave reste une plante qui, contrairement aux céréales par exemple, nous rémunère encore très bien » explique Hervé Lingrand, agriculteur à Leforest.

Ce dernier s’est converti au lait bio en 2012. Convaincu, il aimerait désormais passer au tout bio. « Il faut s’adapter aux demandes des consommateurs et surtout, avec la bio, on retrouve nos racines de paysans », avoue Hervé Lingrand. C’est pourquoi, avec six autres producteurs au nord de Paris, il expérimente depuis un an la production de betteraves bios. Et tout d’abord, le rendement.

Volumes de production trop faibles

« Il est un peu moins important que dans le conventionnel mais le gros problème, c’est la transformation », note Simon Hallez. En l’Allemagne et en Autriche, les usines sucrières accompagnent le changement et ouvrent leur porte aux producteurs bio en début de campagne. C’est loin d’être le cas en France.

« De toute façon, les volumes de production sont, pour l’instant, trop faibles pour s’intégrer dans le circuit industriel classique, avoue Simon Hallez. Il faut trouver des méthodes de transformation plus artisanale ». Et surtout garantir des débouchés pour un sucre moins élaboré.

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Une étude de marché est actuellement menée en collaboration avec l’Institut supérieur d’agriculture (ISA) de Lille, auprès des acheteurs de sucre concernant le goût et la texture. « il s’agit de voir si un sucre bio produit localement pourrait convenir aux nombreuses industries agroalimentaires de la région. on se donne 2 à 3 ans pour mettre en place une filière bio de la betterave », espère Simon Hallez. Selon lui, une trentaine de producteurs sont déjà prêts à passer le cap.