Amiens : L’ultra-violence des « Loups blancs » néonazis en procès
JUSTICE•Dix-huit prévenus vont comparaître, notamment pour des faits de violences avec arme…M.L. avec AFP
Vols, dégradations, expéditions punitives… Lundi, dix-huit prévenus âgés de 22 à 53 ans, membres ou sympathisants du groupuscule néonazi WWK (White Wolves Klan), parmi lesquels le sulfureux Serge Ayoub, vont comparaître devant le tribunal correctionnel d’Amiens.
Un seul d’entre eux comparaîtra libre. Les seize autres ont été placés sous contrôle judiciaire, tandis que le chef du clan, Jérémy Mourain, est en détention provisoire depuis mars 2015. Ils devront s’expliquer sur 35 infractions dont de nombreux faits de violences avec arme, dégradations de biens, notamment par incendie, et de vols aggravés commis entre 2012 et 2014.
Un groupe de combat paramilitaire
« Ces faits visaient des groupuscules rivaux, des personnes d’origine étrangères et des personnes qui ne respectaient pas les règles du clan », selon l’enquête. Et pour faire partie de ce clan, un groupe « très hiérarchisé » qualifié de « groupe de combat » au fonctionnement « paramilitaire », il faut en respecter « le règlement intérieur ».
Plusieurs prévenus sont d’anciens partisans de « Troisième voie », une organisation dissoute en juillet 2013 par décret du gouvernement après la mort du militant d’extrême gauche Clément Méric, en juin 2013 à Paris, suite à une rixe dans laquelle étaient impliqués certains de ses membres.
Fondé en 2010, ce groupuscule avait à sa tête Serge Ayoub - alias Batskin - ancien chef des skinheads parisiens d’extrême droite et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), dont était membre Jérémy Mourain… qui s’est depuis affranchi pour co-fonder le White Wolves Klan aux côtés de Jérôme Bailly.
Organisation d'actions criminelles
Il est reproché à Serge Ayoub de lui avoir donné l’ordre d’attaquer un groupe rival en 2012, faits pour lesquels Ayoub est poursuivi pour complicité de violences aggravées. Sous l’influence de Bailly, « le clan change progressivement de nature et passe d’un groupe à tendance essentiellement politique à un groupe plus violent, principalement tourné vers l’organisation d’actions de type criminel, sous couvert d’un groupe de motards », a montré l’enquête.