Nord: Quand un ancien cadre d'Eiffage se confie sur les cadeaux aux politiques
JUSTICE•L’ancien cadre du groupe de BTP Eiffage, David Roquet, assure qu’inviter des élus faisait partie de son travail…G.D.
On avait presque oublié David Roquet. Souvenez-vous ! Il s’agit de ce directeur d’une filiale du groupe de BTP Eiffage impliqué en 2011 dans le scandale du Carlton de Lille, une histoire de partouzes qui avait éclaboussé Dominique Strauss-Kahn. L’homme politique avait été blanchi par la justice.
David Roquet a décidé de se confier au site Internet d’information Médiacités après avoir été à nouveau convoqué, en novembre 2016, par la brigade financière de Lille dans une histoire de cadeaux à des élus.
Licencié et condamné
Petit retour en arrière. Dans l’affaire dite du Carlton de Lille, David Roquet avait été licencié par Eiffage puis condamné, en juin 2015, par le tribunal de Lille à six mois de prison avec sursis pourescroquerie au préjudice de sa société. Il devait rembourser plus de 41.000 euros à Eiffage. Somme que son ancienne entreprise ne lui a pourtant jamais réclamé.
L’ingénieur nordiste se retrouve à nouveau dans une affaire de cadeaux à certains élus de la métropole de Lille. Son nom apparaît dans l’enquête menée par le juge Gentil sur les conditions d’attribution de la construction du stade Pierre-Mauroy au groupe Eiffage. En décembre 2016, la presse avait évoqué une histoire de voyage en Hongrie effectué par des élus et réglé par… David Roquet.
« J’ai toujours connu ces notes de frais pour inviter les élus »
Ce dernier assure à Médiacités que sa hiérarchie était au courant : « Oui j’ai pris cette facture du Grand Prix de Formule 1 de Hongrie dans la comptabilité de ma filiale mais c’était parce que mon supérieur chez Eiffage me l’avait demandé. »
Et l’ingénieur de préciser : « J’ai toujours connu ce mode de fonctionnement, ces notes de frais pour inviter les élus ». Au point qu’il doit même, un jour, souscrire un emprunt auprès de sa banque en attendant les remboursements par le groupe de BTP. « Si on ne faisait pas assez de frais, on se faisait engueuler, précise-t-il. On nous disait que c’était notre boulot de sortir les élus… »