JUSTICELes surveillants de Sequedin s'adressent à Rédoine Faïd

Evasion spectaculaire: Les surveillants de Sequedin s'adressent à Rédoine Faïd

JUSTICELes Assises du Nord entendent les surveillants de la prison de Sequedin, au troisième jour du procès consacré à l'évasion de Rédoine Faïd en avril 2013...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

Ce sont des témoignages à double facette qu’entend la cour d’Assises du Nord ce mercredi. Au procès de Rédoine Faïd et des quatre complices présumés de son évasion de la prison de Sequedin, en avril 2013, la troisième journée est consacrée aux surveillants déclarés victimes (parties civiles).

Ce faisant, les jurés accèdent à la souffrance des victimes, mais peuvent aussi espérer glaner des indications sur le fonctionnement de la maison d’arrêt. Les cinq surveillants auditonnés le matin ont tous fait état du traumatisme vécu du fait de la « détermination » de Rédoine Faïd.

Arrêts de travail depuis près de 4 ans

« Il ne m’a pas tiré dessus mais il m’a tuée du regard », témoigne une gradée, pourtant qualifiée de « téméraire » par l’évadé. « Il nous a fait comprendre que s’il n’avait pas pu sortir, il aurait tiré sur nous », a poursuivi l’un des 4 gardiens pris en otage. Lui, comme deux autres collègues appelés à la barre, est encore en arrêt de travail depuis cette opération explosive du 13 avril 2013.

Une jeune femme résume son sentiment, après 4 ans passés à combattre le traumatisme. « Si monsieur Rédoine Faïd peut reconnaître que l’on peut être détruite même s’il n’y a pas eu de violences… » Dans son box, le prévenu opine du chef, humblement.

Mais la gradée, auditionnée en premier, ne croit pas à cette empathie, d’autant que Rédoine Faïd ne donne toujours aucun élément sur les complicités dont il a pu bénéficier. « J’estime, pardonnez-moi l’expression, être prise pour une conne. »

Car l’incertitude sur la présence d’un complice parmi les surveillants continue de travailler nombre d’entre eux. « On a besoin de savoir sur qui on peut compter en intervention ».

Certains ne croient pas à cette complicité interne, d’autres pensent que c’est « forcément le cas » au vu des « grosses quantités » d’explosif dont Rédoine Faïd disposait. L’un d’eux est très clair : c’est la réponse à cette question qui leur permettra de « tourner la page ».