Vendée Globe: «Je veux avoir les moyens de me battre avec les meilleurs en 2020», annonce Thomas Ruyant
VOILE•Le navigateur nordiste part déjà à la recherche de partenaires à gros moyens pour financer son prochain Vendée Globe...François Launay
Ressourcé après quinze jours de vacances, Thomas Ruyant a la tête pleine de nouveaux projets. Après avoir abandonné son premier Vendée Globe à cause d’une avarie le 20 décembre dernier, le marin dunkerquois a déjà envie d’y retourner. Mais pour être compétitif en 2020, le navigateur de 35 ans a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec Le Souffle du Nord et part à la recherche de nouveaux partenaires. Il nous explique pourquoi.
Pourquoi avez-vous décidé de mettre un terme à votre collaboration avec le Souffle du Nord ?
C’était prévu comme ça au début du projet, c’est-à-dire un arrêt de la collaboration à la fin du Vendée Globe. On a réussi à partir sur un projet comme le Vendée Globe et à créer toute une communauté autour de ça. Et ça, ça restera. Le Souffle du Nord ce n’est pas terminé, je resterai un ambassadeur auprès d’eux mais on ne repartira pas ensemble sur un Vendée Globe. J’ai envie de rebondir sur un projet plus ambitieux qui atteint des sphères financières difficiles à mettre en place pour une structure associative comme le Souffle du Nord.
Quel est votre objectif sur le prochain Vendée Globe ?
Je veux avoir les moyens techniques et financiers de me battre avec les meilleurs. Je sais ce dont j’ai envie et je pars à la recherche de partenaires pour m’accompagner dès maintenant. Si le prochain Vendée Globe n’aura lieu que dans quatre ans, ça se prépare dès aujourd’hui.
Quel est le coût estimé du projet pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs ?
Le minimum pour pouvoir espérer jouer un podium ou plus largement être performant sur le Vendée, ça coûte entre 2 et 2,5 millions d’euros par an pendant trois-quatre ans soit environ dix millions d’euros.
Avez-vous déjà commencé à démarcher ?
Non. Pour l’instant, je participe à la réflexion sur comment faire rentrer le bateau du Souffle du Norddepuis la Nouvelle Zélande où il est actuellement en réparation. Pour le reste, je suis en train de me structurer et de m’entourer pour présenter un beau projet à des partenaires potentiels. Grâce au Vendée Globe, j’ai pu me constituer un réseau dans le Nord, me faire connaître beaucoup plus qu’avant le départ. On est en train de poser les contours mais le démarchage n’a pas encore vraiment commencé.
Avez-vous des idées précises ?
Le projet idéal serait de partir sur une construction de bateau. Il y a eu beaucoup d’évolution sur ce Vendée Globe avec l’apparition des foils. Mais on est encore sur des bateaux de transition. Mais je pense que le prochain Vendée Globe sera gagné par des nouveaux bateaux. Pour se mettre au niveau, je pense que c’est là-dessus qu’il faut partir. Et puis, je n’ai jamais construit mon bateau. Ce serait l’occasion.
Partez-vous à la recherche de partenaires nordistes en priorité ?
Si c’est un ou des partenaires nordistes, ce serait le top. J’ai toujours eu des partenaires du Nord. Mais il y a aussi de très belles entreprises ailleurs en France. Je ne ferme aucune porte mais je suis attaché à ma région. Je suis Nordiste et je serai fier de partir sur un projet comme ça avec un partenaire régional. Rien n’est fermé. Et quel que soit le partenaire, ça n’enlèvera rien à mon identité. Je suis fier de représenter ma région et je le ferai dans tous les cas.
Sportivement, quel est votre programme pour 2017 ?
La grande course de l’année, c’est la Transat Jacques Vabre. Ce serait l’objectif que ce soit avec mon projet ou avec un équipier car c’est une course en double. Ce serait bien d’y être. Je pense aussi m’aligner sur le tour de Bretagne à la voile. Il y a quelques belles régates au programme.