IMMOBILIERLille va proposer des logements jusqu’à 25 % sous le prix du marché

Lille va proposer des logements jusqu’à 25 % sous le prix du marché

IMMOBILIERLa ville a mis en place l’Office foncier solidaire pour faciliter l’accession à la propriété des classes moyennes…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

C’est le moment d’acheter. Mardi la ville de Lille va signer l’acte de naissance de l’Organisme foncier solidaire (OFS). C’est une association dont le but est de faciliter l’accession à la propriété des ménages aux revenus moyens et de lutter contre la spéculation immobilière.

On achète les murs, pas le terrain

Pour inciter les classes moyennes à acheter leur logement, la solution la plus efficace est de jouer sur les prix de l’immobilier. C’est le moyen pour faire baisser la facture qui est original : acheter un logement sans acheter le terrain. « Le prix du foncier peut atteindre jusqu’à 25 % du montant total du bien », explique Audrey Linkenheld, députée du Nord et adjointe au maire en charge de l’Habitat. L’OFS restera propriétaire des terrains et le prix du logement, mécaniquement, sera sous les prix du marché.

« L’acquéreur remboursera un crédit immobilier moins élevé et devra s’acquitter d’un loyer foncier pour le terrain dont le montant sera calculé en fonction de la surface », poursuit la députée. Mais pas de panique, ce montant sera compris entre 0,50 et un euro par mètre carré et par mois.

Près de l’ancienne faculté de pharmacie, dans le centre-ville, 13 logements vont être mis sur le marché début mars avec ce système. Ils seront vendus à 2.100 euros le m2 alors que dans ce secteur il faut au moins compter le double selon Audrey Linkenheld. Et sur ce lot, le loyer du terrain sera d’un euro. Du côté du tribunal administratif, une autre opération d’une vingtaine de logements doit aussi sortir de terre. Une réflexion est entamée pour adapter, par la suite, ce dispositif à l’ancien.

Plafond de ressources

Deux conditions sont imposées aux futurs propriétaires. La première concerne les revenus. Pour les logements dans l’ancienne fac de pharmacie, le plafond de ressources est fixé à 43.942 euros annuels pour un couple (plafond PSLA). L’autre condition concerne la revente du bien. « Pour que la mixité sociale soit pérenne, le propriétaire ne pourra revendre qu’à des personnes ayant le même niveau de ressources », assure la députée. Si une plus-value est effectuée, le montant de celle-ci sera réparti entre le vendeur et l’OFS.

Le dispositif devrait être étendu à la Métropole européenne de Lille dès le mois de juin. D’autres communes, comme Roubaix, y réfléchissent. Ailleurs en France, Biarritz et Rennes se penchent aussi sérieusement sur la question selon Audrey Linkenheld.