EMPLOIFormation accélérée pour entreprise en manque de main-d'œuvre

Hauts-de-France: Formation accélérée pour entreprise en manque de main-d'œuvre

EMPLOIUne PME de l'Aisne va pouvoir sauver son savoir-faire grâce à des formations sur-mesure...
Gilles Durand

Gilles Durand

Après la formation continue, la formation accélérée. L’entreprise Paraphe, anciennement Cuir Auto Shop, située à Villers-Cotterêt, dans l’Aisne, en a fait l’expérience grâce au plan 500.000 formations relayé par la région Hauts-de-France. Objectif : adapter les apprentissages au besoin du territoire à travers le dispositif Pass Emploi et Pass Formation.

Plus de 90.000 personnes formées

« Lorsqu’une entreprise décèle un besoin spécifique de formation pour développer son savoir-faire, on se penche sur la question », explique Frédéric Leprètre, conseiller régional (LR) spécialisé dans la formation. En 2016, plus de 90.000 personnes ont ainsi été formées. Combien ont retrouvé du travail ? Au moins 60 %, mais les chiffres doivent encore être affinés par Pôle Emploi.

Chez Paraphe, on frôle les 100 % grâce à la mise en place d’une formation sur-mesure. Pour cause, c’est Diane Deblyck, la nouvelle PDG - depuis le rachat de la société en 2014 - qui en a écrit, elle-même, le programme. « Il n’existait aucune formation qui réponde au savoir-faire de mon entreprise de sellerie-garnissage », assure-t-elle.

Un métier en danger de disparition

Il est vrai que le travail, basé sur le cuir, est assez pointu. « C’est un métier ultra-technique qui permet par exemple de fabriquer des capotes de cabriolet », explique-t-elle. Or, avec plus de 50 ans de moyenne d’âge, il était temps de penser à l’avenir. « C’est un métier en danger de disparition. Je voulais recruter pour préserver le savoir-faire unique et rare de cette entreprise, mais je ne trouvais pas », regrette Diane Deblyck.

Les sièges avant d'une Maserati confectionnés dans l'Aisne par la société Paraphe.
Les sièges avant d'une Maserati confectionnés dans l'Aisne par la société Paraphe. - Paraphe

En 2016, avec l’aide du conseil régional qui finance la moitié de la formation, elle a pu monter deux sessions de trois mois. Quatorze personnes qui ont été formées par ce biais ont été recrutées dans la foulée, faisant passer l’effectif de la boîte à 38 salariés, en grande majorité des femmes.

« Ça ne veut pas dire que ces nouveaux venus ne continuent pas d’apprendre. Il faut entre 3 et 5 ans pour devenir un bon sellier-garnisseur », ajoute Diane Deblyck. Une solution qui permet de garder un savoir-faire 100 % français.