FOOTBALLSociétés offshore, tierce propriété... les drôles de méthodes de Lopez

LOSC: Sociétés offshore, tierce propriété... une enquête jette le trouble sur Gérard Lopez

FOOTBALLUne enquête publiée par Médiapart, Médiacités et France 3 Nord-Pas-de-Calais met au jour plusieurs éléments troublants sur le nouveau patron du club nordiste...
Gérard Lopez, le nouveau propriétaire du Losc
Gérard Lopez, le nouveau propriétaire du Losc - FRANCOIS LO PRESTI / AFP
François Launay

François Launay

L’état de grâce aura duré à peine trois jours. Présenté vendredi en conférence de presse, Gérard Lopez, le nouveau propriétaire du club est déjà dans l’œil du cyclone. Une longue enquête publiée ce lundi et réalisée conjointement par Médiacités, Mediapart et France 3 Nord-Pas-de-Calais révèle plusieurs éléments troublants sur les méthodes de l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois.

Le Losc racheté par une société offshore ?

Comme il l’a annoncé lui-même vendredi en conférence de presse, Gérard Lopez a racheté 95 % du Losc via sa société Victory Soccer Limited qui est basée à Londres. L’enquête révèle que cette société appartient à 100 % à Chimera Consulting, une boîte de Hong Kong où la fiscalité est très avantageuse. Mieux, cette société serait détenue à 100 % par Incredible Wealth, domiciliée aux Iles Vierges britanniques.

Des affirmations démenties par l’entourage de Gérard Lopez :

« « Médiapart fait une présentation tronquée et biaisée des informations qui lui ont été transmises. Le LOSC n’a aucunement été racheté par une société domiciliée aux Iles Vierges britanniques. Gérard Lopez agit et investit en toute transparence, en toute légalité et dans le respect des réglementations des différents secteurs. Il ne nous semble pas nécessaire de commenter davantage cet article dont nous contestons fermement le contenu. » »

Une fortune surestimée ?

Homme fortuné, Gérard Lopez a réalisé un gros coup financier en 2005. Après avoir investi 1,5 million d’euros avec son fonds de capital-risque Mangrove Capital dans la messagerie Skype, il touche le jackpot en revendant l’entreprise à eBay et récupère dans l’histoire 135 millions d’euros.

Une superbe bascule. Sauf que dans les faits, l’enquête estime que Lopez a dû reverser 122 millions à d’autres investisseurs. Au final, lui et ses deux associés, n’auraient obtenu « que » 13 millions d’euros suite à cette vente. Du coup, la surface financière du nouveau propriétaire du Losc, serait surévaluée et expliquerait pourquoi il a déjà échoué dans le rachat d’autres clubs comme l’Olympique de Marseille en août dernier.

Spéculation sur des joueurs mineurs brésiliens

L’enquête raconte aussi comment Gérard Lopez a investi sur des joueurs, via le fonds MPI, à l’époque, où la tierce propriété était encore autorisée par la FIFA (elle a été interdite depuis). Rien d’illégal même si l’homme d’affaires a notamment misé sur deux joueurs mineurs au Brésil.

Si La FIFA interdit la rémunération d’intermédiaires sur les transferts de joueurs de moins de 18 ans, acheter des parts d’un mineur (en les revendant à sa majorité) était encore légal. Les joueurs Alisson Farias et surtout Gerson, 16 ans à l’époque, ont ainsi été en partie achetés par le fonds MPI qui a touché près de 1,8 million d’euros quand Gerson a été vendu par Fluminense à l’AS Rome en 2015.