RER du futur: Contrat record pour Alstom-Bombardier et coup double pour l’industrie nordiste
ECONOMIE•Le consortium Alstom-Bombardier a décroché le contrat pour la fabrication des RER nouvelle génération, l’un des plus importants dans l’histoire du ferroviaire…G.D. avec AFP
Une bonne nouvelle économique pour le Nord. Le consortium Alstom-Bombardier a remporté, ce mercredi, le contrat du RER nouvelle génération, l’un des plus importants dans l’histoire du ferroviaire en Europe avec une première tranche de 1,55 milliard d’euros, et dont le montant total pourra aller jusqu’à 3,75 milliards.
« La première tranche ferme de ce marché comprend la livraison de 71 rames pour un montant estimé à 1,55 milliard d’euros subventionnées à 100 % par le Syndicat des transports en Ile-de-France [Stif] », annoncent, dans un communiqué, le Stif, et la SNCF. Le consortium franco-canadien était quasiment assuré de remporter le contrat, après la mise hors jeu de son unique rival, l’espagnol CAF, fin octobre.
Des rames allant jusqu’à 130 m de long
Selon les commandes optionnelles, Alstom et Bombardier pourront avoir à fournir jusqu’à 255 rames pouvant aller jusqu’à 130 m de long : 125 pour le RER D et 130 pour le RER E. Il s’agit du contrat « le plus important jamais financé par le Stif », et du « plus gros appel d’offres jamais mené par SNCF sur du matériel roulant », précise ce communiqué.
Environ 2.000 personnes travailleront sur ce projet au sein du groupement Alstom-Bombardier, sur le site de Bombardier à Crespin, dans le Nord, et huit sites d’Alstom en France : Valenciennes, Reichshoffen, Ornans, Le Creusot, Villeurbanne, Tarbes, Petit-Quevilly, et Saint-Ouen. « Plus de 8.000 emplois seront pérennisés en France au sein de la filière ferroviaire », détaillent encore le Stif et la SNCF.
« Vigilants pour que cet engagement soit tenu »
Pour la présidente (LR) de la région Ile-de-France et du Stif, Valérie Pécresse, « les effets positifs de cette commande se ressentiront aussi sur le reste du réseau : 15 % du trafic du RER A se reportera sur la ligne E prolongée qui doit être livrée en 2022 jusqu’à Nanterre, puis en 2024 jusqu’à Mantes-la-Jolie ».
« C’est la reconnaissance du savoir-faire de nos ouvriers, de nos ingénieurs et de nos entreprises régionales, c’est la reconnaissance de l’avenir industriel des Hauts-de-France », estime Xavier Bertrand, président (LR) de la région Hauts-de-France, dont deux usines vont assurer la fabrication.
De son côté, la fédération du PCF du Nord se réjouit de cette attribution. « D’après les premières déclarations d’Alstom, l’essentiel de la production de ces trains devrait être réalisé en France et en particulier dans le Valenciennois, note le secrétaire fédéral, Fabien Roussel. Nous restons vigilants pour que cet engagement soit tenu. »