Le président du département du Nord tient son objectif. En 18 mois, Jean-René Lercerf a baissé de 400 le nombre d’agents territoriaux sous sa responsabilité. Les effectifs départementaux se montent désormais à 8.300 emplois, en comptant à part les assistantes maternelles agréées.

En conséquence, malgré la progression des indices, la masse salariale assumée par le Département a reflué de 1,9 million d’euros en 2016 par rapport à 2015, soit une baisse de 0,5 %.

Efforts à poursuivre dans certains secteurs

Depuis l'élection de 2015, les dépenses annuelles de fonctionnement du département ont diminué de 150 millions d’euros.« Il faudra poursuivre les efforts », prévient toutefois Jean-René Lecerf, qui promet toujours « de ne pas toucher au social » dans les territoires qui en ont besoin.

Le président défend donc une méthode à géométrie variable, de non-remplacement des départs. Dans les services techniques, par exemple à la gestion des routes, l’effort est important. « Une partie des axes routiers a été transférée à d’autres collectivités, comme la métropole de Lille. Il est évident que nous avons besoin de moins de monde pour gérer l’entretien. »

En revanche, pour Jean-René Lecerf, « si une assistante sociale part de Roubaix, s’il y a un départ à la PMI (protection maternelle et infantile) de Maubeuge, on ne se pose même pas la question, le recrutement d’un remplaçant doit se faire. »

Grogne dans les services

Cependant ces ajustements sont très diversement appréciés. À l’EPDSAE, un établissement public en charge de l’hébergement et de l’accompagnement de personnes en difficulté, la CFDT dénonce une « sanction » qui s’applique aux « conditions d’accueil des personnes ». D’après le syndicat, « la baisse répétée des budgets (…) ne permet plus de répondre aux missions qui sont demandées par le président du conseil départemental ».

Le 12 décembre, Jean-René Lecerf reconnaissait d’ailleurs avoir « atteint l’os » dans un certain nombre de services, où les embauches devraient repartir. Chez les pompiers professionnels notamment, une soixantaine de recrutements ont été annoncés pour 2017, après une vague de 130 départs non compensés depuis 2015. Mais les syndicats CGT et SPP-PATS, qui manifestaient ce mardi matin à Lille, réclament 220 embauches (tract en PDF).

Le vice-président aux Finances, Christian Poiret, table aussi sur les « gains de productivité » obtenus avec la progression imposée du temps de travail. A compter du 1er janvier, les agents du Département devront travailler 35h par semaine, au lieu des 33h effectives qui étaient appliquées jusqu’à présent. Pour l’institution, cela représente l’équivalent de 395 temps plein en plus. La CFDT de l’EPDSAE appelle d’ailleurs à manifester contre cette mesure le 15 décembre.