Lille: Une ONG, une école et un député planchent sur une appli pour les SDF
SOLIDARITÉ•A l’origine du projet, le Groupement secours catastrophe français (GSCF) multiplie les initiatives pour aider les sans-abri…Mikaël Libert
Re-connecter les personnes sans domicile. Le Groupement secours catastrophe français (GSCF) présentait, vendredi, son projet d’application mobile destinée aux SDF, « WAS ». Et si l’idée a germé il y a déjà plus d’un an dans la tête de Thierry Velu, le président de cette ONG villeneuvoise, elle n’a pu entrer dans le concret que grâce au soutien du député Frédéric Lefebvre et de l’école d’informatique Epitech.
Outre aller proposer son aide sur les terrains de catastrophes à travers le monde, le GSCF est connu dans la région pour avoir inventé le sac pour les SDF, un « kit de survie » distribué gratuitement. C’est d’ailleurs à l’occasion d’une distribution du kit dans les rues de Lille que Thierry Velu est allé demander aux intéressés ce qu’ils pensaient de son idée d’application.
Connexion directe
« Le but de cette appli, c’est de faire remonter des informations sur les différents besoins des personnes à la rue vers les associations qui leur viennent en aide », explique ce pompier de métier. Grâce à son téléphone, la personne sans abri pourra, entre autres, se signaler, indiquer l’endroit où elle se trouve et lester ce dont elle a besoin.
Selon le député des Français aux USA et au Canada, Frédéric Lefebvre, « Was permet aussi de créer du lien social, d’impliquer les citoyens dans un combat abandonné par les pouvoirs publics ». Car les particuliers auront accès à l’application, non pour « fliquer » les SDF, mais pour apprendre à les connaître.
« Ce qui nous manque le plus, c’est le lien social »
Ludo, 40 ans, traîne avec son chien Tyson près du théâtre Sébastopol. Cela fait trois ans qu’il est à la rue. Et le concept de WAS, ça le branche bien : « C’est vrai que ce qui nous manque le plus, dans la rue, c’est le lien social ». Mais il n’a pas attendu ça pour se créer un petit réseau. « Les gens me connaissent maintenant, ils m’apportent des trucs. Une dame m’a fait un CV et d’autres personnes m’ont aidé à trouver un petit boulot », se réjouit-il.
« WAS va faciliter ce type de relations. c’est le coup de pouce qu’il faut parfois », affirme Thierry Velu. Epitech planche sur le développement informatique de l’application. Elle devrait passer en phase de test dès janvier pour un déploiement à l’hiver prochain.