Nord: Ce jeune médecin veut vous libérer des ordonnances papier
INNOVATION•Guillaume Gobert, jeune médecin généraliste installé à Beuvrages, dans le Nord, travaille à un système d'ordonnances électroniques...Olivier Aballain
Le Dr Guillaume Gobert ne veut pas seulement soigner ses patients. Ce jeune médecin de Beuvrages pense aussi aux patients des autres, en travaillant à la mise en place d'«Ordoclik' », un service d’ordonnances électroniques.
Appelez ça la «dématérialisation des prescriptions médicales ». En bon français, cela veut dire que l’on ne sera plus obligé d’avoir son ordonnance papier sur soi, pour aller chercher des médicaments. Mieux : on aura toujours, dans son smartphone ou sur sa tablette, une copie de la prescription, et des doses et recommandations à observer.
Plus pratique, moins d’erreurs d’interprétation
A l’appui de son projet, Guillaume Gobert cite une étude (lien en anglais) réalisée dans une clinique dermatologique aux Etats-Unis, où l’on apprend que les patients sous ordonnance électronique ont réalisé 16 % d’erreurs en moins dans l’application de de leur prescription.
« Le système de l’ordonnance papier est un peu rudimentaire, alors que déjà beaucoup de centres de biologie [analyses] envoient leurs résultats de façon électronique », explique le Dr Gobert.
aInstallé par conviction dans une zone à forte demande médicale, le médecin a sondé ses confrères professionnels de santé, dont certains travaillent déjà avec lui au montage d’une maison de santé. Verdict : « une quinzaine d’entre eux, médecins, pharmaciens, kiné, labos, sont prêts à expérimenter le système en 2017 ».
Le fonctionnement sera simple : chaque professionnel pourra retrouver l’ordonnance d’un patient en se connectant, avec sa carte professionnelle, à un portail Web dédié. Guillaume Gobert attend l’aval de l’ordre des médecins et de celui des pharmaciens. Les ordonnances électroniques sont déjà utilisées dans plusieurs pays, et même obligatoires à New York.
Appel au crowdfunding
Pour la mise en œuvre technique, le Dr Gobert a déjà bien avancé, car il bénéficie de l’aide du programme Health-ShapR, développé en partenariat avec IBM, et qui met des développeurs à disposition de porteurs de projets innovants en santé.
L’outil numérique devrait être opérationnel dès le mois de mars 2017. Un appel au financement participatif vient d’être lancé via le site WellFundR, car le projet est associatif : Guillaume Gobert n’en attend aucun revenu.