Nord: Le contrat RER qui fait rêver les usines Bombardier et Alstom
INDUSTRIE•Les salariés des sites de Bombardier et Alstom, à Crespin et Petite-Forêt, sont impatients de voir le mégacontrat des RER parisien se concrétiser...Olivier Aballain
Le contrat fait saliver à la fois. Trois milliards d’euros de chiffre d’affaires, 270 rames de RER (trains de banlieue) à construire : les sites Bombardier, à Crespin et Alstom, à Petite-Forêt, se sont alliés pour décrocher la timbale, et relancer leur activité de construction de matériel ferroviaire.
L’affaire paraît bien embarquée depuis la semaine dernière, où l’on apprenait, , que l’un des principaux concurrents, l’Espagnol CAF, était écarté par la SNCF à la suite d'une . C’est la capacité industrielle du consortium Bombardier-Alstom (le premier concevrait les wagons, le second les véhicules de tête) qui ferait la différence.
Entre espoir et impatience
Pour Bombardier et Alstom, ce contrat RER est crucial. Les deux sites nordistes sont en train de terminer les , notamment sur le métro parisien. Chez Alstom, quelques dizaines des 1.200 salariés subissent du chômage partiel. Et à Bombardier (2.000 emplois), la direction a annoncé, selon la CGT, « la fin du recours aux intérimaires et aux sous-traitants, soit 400 emplois environ ».
Aujourd’hui, la direction de Bombardier reste très prudente sur l’expertise favorable : « Ça frémit dans le bon sens, mais rien n’est encore fait ». Chez Alstom, Vincent Jozwiak, délégué du syndicat FO, estime que dans le meilleur des cas la production ne démarrera « sans doute pas avant la fin 2018 », même si les bureaux d’études seront sollicités bien avant.
Cependant la perspective d’un tel contrat peut aussi faciliter la gestion du « trou d’air » que connaissent les deux constructeurs. « Il peut y avoir un manque de charge de travail pendant un ou deux ans, explique Laurent Lamiaux, à la CGT Bombardier. Mais l’employeur peut opter plus facilement pour un chômage partiel, plutôt que du chômage tout court ».