Lille: Vaxinano, la pépite lilloise qui révolutionne le vaccin
SCIENCES•Les nanoparticules en amidon permettent de concevoir des vaccins plus efficaces et non toxiques...Olivier Aballain
C’est peut-être une petite révolution médicale qui se prépare dans l’incubateur du parc Eurasanté, à Lille. La société a mis au point une technique de vaccination à base de , qui permet d’administrer le vaccin avec un maximum d’efficacité et un minimum de toxicité. Une grande entreprise du secteur vient d’acheter l’utilisation de la technique, et les possibilités sont immenses.
Aujourd’hui, Vaxinano a déjà testé sa solution, avec succès, pour agir sur la toxoplasmose du mouton. « Il n’y avait qu’un seul vaccin, et il a été retiré du marché », précise Étienne Vervaecke, le directeur du parc Eurasanté.
Des nanoparticules oui, mais… en amidon !
Le principe du système Vaxinano ? La base du vaccin est véhiculée sur une nanoparticule en amidon, jusqu’au cœur des cellules à traiter.
C’est un peu comme ces vieux remèdes que l’on versait sur un sucre avant de les avaler… Sauf que là c’est un tout, tout petit sucre (de moins de 100 millionnièmes de millimètre). Et qu’il suffit de le respirer pour l’absorber.
La structure en amidon a un double avantage par rapport à une nanoparticule classique (en , par exemple). Poreuse, elle permet de transporter une plus grande quantité de matière. Les chercheurs peuvent y loger les 2.200 protéines de la toxoplasmose, qui provoqueront la réponse immunitaire désirée.
Et ensuite, l’amidon s’élimine rapidement. « Dans le corps d’une souris, la nanoparticule est éliminée en 48h », précise Vincent Lemmonier, le PDG de Vaxinano. Concrètement, la nanoparticule ne sera donc toxique , ni pour l’environnement.
Pas de piqûre
A tout cela s’ajoute un troisième atout : fixé sur ses nanoparticules, le vaccin peut être administré par voie respiratoire (les muqueuses). Finies les piqûres ! « Imaginez l’avantage pour un poisson d’élevage. Il suffit de le diriger vers un couloir où on envoie le produit, et hop… », explique encore Vincent Lemmonier.
Les applications à la médecine humaine ne sont pas moins intéressantes, mais demandent naturellement un temps de développement plus long. Cependant la technique intéresse déjà plusieurs acteurs majeurs du marché mondial du vaccin. « C’est la première fois que l’on voit des grandes sociétés toquer à notre porte pour une entreprise incubée, avant même qu’on les sollicite », assure Étienne Vervaecke.