Unis dans la douleur. Ce vendredi après midi, une marche blanche a été organisée entre la mosquée et l’église de Waziers, dans le Nord, pour rendre hommage au père Jacques Hamel, assassiné par des terroristes près de Rouen, mardi.

« Il fallait que nous fassions quelque chose »

Il est environ 14h30 quand la traditionnelle prière du vendredi se termine à la mosquée Bilal, à Waziers. Les fidèles sont plus nombreux que d’habitude : « La salle n’était pas assez grande, beaucoup de personnes ont dû prier dans les couloirs », explique à 20 Minutes un membre de l’association qui gère ce lieu de culte.

C’est cette même association qui a proposé d’organiser une marche entre la mosquée et l’église Notre-Dame-des-Mineurs : « Après l’attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray, il fallait que nous fassions quelque chose, assure un fidèle. Personne ne nous a forcés à prendre position contre ça, mais c’est important pour nous ».

Devant la grille de la mosquée Bilal, l’abbé Sébastien attend ses homologues musulmans pour mettre en place la marche. L’homme d’Église est connu comme le loup blanc et de nombreux fidèles de la mosquée l’embrassent chaleureusement. « On se connaît tous bien ici et j’ai été très touché lorsqu’ils ont lancé cette idée de marche, confie l’abbé. C’est un signe concret de solidarité et c’est exactement ça qu’il faut pour éviter la stigmatisation ».

« Notre société est malade »

Lentement, le cortège d’environ cinq cents personnes prend la direction de l’église, située quelques centaines de mètre plus loin. Derrière la banderole « Waziérois solidaires et unis » ornée d’une photo du père Hamel, Jacques Michon, le maire de la commune a pris place aux côtés du prêtre et des dirigeants de la mosquée. Pour cet élu communiste, « il faut refuser de céder à la peur et à la haine. L’acte de ces terroristes montre que notre société est malade, martèle-t-il. Pour vaincre ces tueries, il faut faire grandir les valeurs de fraternité et de solidarité ».

« Je prie tous les jours pour ne pas sombrer dans la haine. Nos frères musulmans souffrent autant que nous car l’Islam est une religion de paix », déclare le père Sébastien à l’issue de la marche blanche. Le curé, le musulman et le communiste se prennent par la main sur le parvis de l’église : « C’est cette image qui doit rester », affirme l’abbé.