SOCIÉTÉNord : Jean-Jacques, 55 ans, réserviste dans la police nationale

Nord : Jean-Jacques, 55 ans, réserviste dans la police nationale

SOCIÉTÉCe retraité de la police a décidé de continuer à donner de son temps à la société au sein du commissariat d’Armentières (Nord)…
Mikaël Libert

Mikaël Libert

La police a de la réserve. Après le terrible attentat meurtrier de Nice, le 14 juillet, le président de la République, François Hollande, a décidé d’en appeler aux réservistes pour renforcer les effectifs de sécurité. Jean-Jacques, 55 ans, n’a pas attendu. Retraité depuis un an, il n’a pourtant jamais quitté l’uniforme.

« Je ne me suis pas vraiment arrêté »

Avec ses fines lunettes et sa petite moustache, Jean-Jacques, sous-brigadier au commissariat d’Armentières, près de Lille, se prépare à partir en patrouille avec deux collègues. Casquette estampillée police, Sig-Sauer à la ceinture, écusson avec son matricule… Rien ne différencie ce gardien de la paix des autres, à l’exception de son statut : il est réserviste. « J’ai pris ma retraite il y a un an mais en fait, je ne me suis pas vraiment arrêté. Deux jours après, j’étais déjà en patrouille », plaisante-t-il.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Pourtant, il a eu une belle carrière et pouvait prétendre à un repos bien mérité. « J’ai bossé dix ans à la CRS, à Paris et Lille. J’ai aussi fait les brigades de nuit et je suis en poste ici depuis 1993 », énumère-t-il. Mais pas question pour Jean-Jacques de rester dans son canapé devant la télé : « J’ai toujours travaillé dehors, il faut que je bouge ».

Dégager du temps

Pour son chef, le commissaire Loïc Barbotte, les réservistes sont une aubaine : « Nous en avons sept sur le secteur. Leur présence permet de dégager du temps. Selon les besoins, on fait appel à eux et on les intègre au planning, essentiellement pour des missions de sécurité de proximité ».

Ce vendredi, Jean-Jacques est en patrouille OTV (Opération tranquillité vacances). Mais quand il pense à l’attaque de Nice, sa mine s’assombrit. « La peur, on n’en parle pas trop avec mon épouse, même si on ne peut pas faire abstraction du contexte, assure-t-il. Mon petit-fils de huit ans me dit de faire attention car ils parlent de ça à l’école, alors je le rassure comme je peux ».

Néanmoins, le sous-brigadier a quand même levé un peu le pied, de gré ou de force : « De toute façon, on ne peut pas dépasser 120 jours de réserve par an. Et puis je n’ai pas que ça dans la vie, je suis aussi président d’une chorale. »