Lille : Passer quelques instants dans le peau d'Indiana Jones
PATRIMOINE•Samedi et dimanche, les Lillois auront une occasion unique de visiter un chantier de fouilles archéologiques situé en plein centre-ville de Lille…Retour vers le passé. Dans le cadre des Journées nationales de l’archéologie, samedi et dimanche, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ouvre au public un chantier en cours à Lille. Cette démarche, unique dans la région, permettra au commun des mortels d’enfiler le costume d’Indiana Jones, le fouet en moins.
Depuis le mois de mai, une équipe de l’Inrap s’active sur une parcelle de 2.500m2 non loin d’Euralille. Un diagnostic, réalisé en 2014, avait permis de déceler des vestiges intéressants dans le sous-sol du site qui sera, plus tard, aménagé par la SPL Euralille en divers bureaux, commerces et logements.
Un bastion de type Vauban
« Nous avons mis à jour des vestiges datant de deux époques différentes, explique Jean-Yves Langlois, responsable de la fouille. Ceux d’une partie d’un ancien faubourg situé à l’extérieur de la ville, entre le XIIe et le XVIe siècles, et des fortifications plus modernes, du XVIIe et XVIIIe siècles ». Ce sont d’ailleurs ces derniers qui sont les plus spectaculaires : « Il s’agit d’une partie du mur d’un bastion de type Vauban qui constituait l’enceinte défensive de la ville », poursuit l’archéologue. On peut aussi voir les restes de casernes militaires ainsi que diverses habitations ou ateliers.
Quelques mystères
Deux énigmes subsistent. L’Inrap a découvert deux petites caves dont l’une était remplie de cendres. « On ne sait pas encore à quoi cela correspond », reconnaît Jean-Yves Langlois. L’autre mystère à élucider provient d’une pollution aux métaux lourds découverte dans les couches archéologiques, « sans danger si l’on ne mange pas la terre », plaisante le responsable du site. « On sait que ce n’est pas récent. Cela peut venir du travail des artisans de l’époque… ».
Fait rarissime, l’aménageur va devoir composer avec ces trouvailles : « Le mur du bastion sera intégré au projet et devra être visible. On va retrouver, un peu, l’aspect qu’avait cette partie de la ville au XVIIe siècle », se réjouit l’archéologue.