POLICEDescente de la police dans 18 salles de jeu clandestines

Lille: Ces juteuses (mais illégales) machines à jeu d'argent

POLICELa police nordiste a mis fin à la mise à disposition de jeux d'argents illégaux dans plusieurs commerces de Lille et Roubaix...
Olivier Aballain

Olivier Aballain

L’activité est lucrative, paraît-il. Mais l’installation de machines à jeu d’argent est parfaitement illégale, hors casinos et monopole de la Française des Jeux. Dix-huit commerces de Lille et Roubaix ont fait l’objet, lundi 13 juin, d’une descente de la police nordiste.

Selon la Voix du Nord, qui a révélé l’information, l’opération découle de plusieurs mois d’enquête menée notamment par la brigade financière de la police judiciaire (PJ) de Lille. Treize des commerces perquisitionnés sont localisés à Roubaix, notamment à la Fosse-aux-Chênes et à l’Alma, et cinq à Lille, dans les quartiers de Fives et Lille-Sud.

Jusqu’à 5.000 euros par mois, par machine

Les policiers ont pu y saisir une centaine de machines électroniques camouflant des jeux d’argent. Classiquement, ce type de machine se présente comme un simple jeu d’arcade (Pac-Man ou autre) mais peut, par la magie d’un petit bouton camouflé, se transformer en bandit-manchot.

En 2007, un spécialiste de la gendarmerie, interrogé par L’Express, évaluait à 5.000 euros par mois le revenu « net » tiré d’une seule machine, partagé entre l’installateur et le commerçant-hôte.

A Lille et Roubaix, les enquêteurs de la PJ, assistés par le groupe d’intervention régional (GIR) et le service central des courses et jeux, ont pu mettre la main sur 15.000 euros en liquide.

Dérive mafieuse

Ce genre d’activité illégale se double souvent de pratiques de type mafieux, avec des contraintes violentes (y compris parfois sur les gérants), des conflits liés à la concurrence, et du blanchiment d’argent… « Ça allait dégénérer », commente d’ailleurs un proche de l’enquête, auprès de la Voix du Nord.

Au total, 19 suspects ont été interpellés et placés en garde à vue. Le fait de détenir et de mettre à disposition « un appareil dont le fonctionnement repose sur le hasard » et qui peut rapporter de l’argent est puni de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. La peine maximale est portée à sept ans si les faits sont commis « en réunion ». Le blanchiment d’argent, lui, peut être puni de cinq ans de prison.