Livres : Entre rêves et cauchemars avec le dernier roman de Franck Thilliez
ROMAN•Le dernier pavé du romancier nordiste Franck Thilliez, Rêver, vient de tomber dans la mare. Un livre à ne pas oublier de mettre dans sa valise pour partir en vacances…Mikaël Libert
Il est réglé comme du papier à musique, Franck Thilliez. Comme promis, l’année dernière, lors de la sortie de Pandemia, le romancier a livré, début juin, son dernier bouquin intitulé Rêver (Ed. Fleuve Noir). Un polar comme il sait si bien les faire, peut-être un peu moins noir que les précédents.
Un personnage narcoleptique
Nous l’avons dévoré en quelques jours malgré sa taille imposante de près de 600 pages. Le thème que s’est imposé l’écrivain cette fois-ci : la narcolepsie. Il s’agit d’un trouble du sommeil qui concerne une infime partie de la population. Elle est caractérisée par des accès de sommeil, une cataplexie, des hallucinations hypnagogiques et des paralysies du sommeil. Dans le roman, c’est une jeune et brillante psychologue criminelle, Abigaël Durnan, qui est atteinte de ce trouble.
Le pitch : Dans le grand nord de la France, un groupe de gendarmes traque un individu que les militaires ont surnommé « Freddy ». A intervalles réguliers, l’homme kidnappe des enfants pour en faire Dieu sait quoi. Quelque temps après chaque enlèvement, Freddy dépose en forêt un mannequin dont les vêtements, appartenant aux enfants, sont lardés de griffures sanglantes. D’où le surnom.
Entre rêve et réalité
les gendarmes font appel Abigaël, la psy narcoleptique, pour dresser le profil de Freddy. Mais pendant l’enquête, cette dernière est victime d’un terrible accident de voiture au cours duquel son père et sa fille trouvent la mort. Elle s’en sort, presque indemne. Le problème, c’est que les circonstances de l’accident ne sont pas claires. Tout comme le passé de son père, ancien douanier. La jeune femme va se lancer dans une enquête, presque une quête, personnelle dans laquelle elle aura bien du mal à différencier parfois rêve et réalité.
Si Rêver peut sembler moins « noir » que la plupart des autres romans de Thilliez, l’histoire n’en est pas moins haletante et pleine de suspens et de rebondissements. L’auteur a, comme d’habitude, bien potassé son sujet, a tel point que la narcolepsie n’aura plus de secrets pour les lecteurs à la fin du livre.
Le lecteur doit (un peu) bosser
Pour la première fois, Thilliez glisse de l’interactif dans son bouquin avec un code planqué au milieu des pages pour accéder, sur internet, à un chapitre mystérieux. Le fameux code permet aussi de dégoter une astuce pour relire le roman avec une approche très différente… Mais nous n’en dirons pas plus. (Rêver, Ed. Fleuve noir, 21,90 euros)